Au bord de l'eau... [PV: Premier arrivé]

Invité

Ne sachent pas trop ou elle était et comment elle y était
arrivé Angela se retrouva sur un sol chaud et sableux et elle sentit qu’un de ses bras était froid et comme mouiller… pourquoi ? Puis après avoir retrouvé ses esprits la mi-asiatique se rendit vite compte qu'elle était sur une plage et que la cause de la sensation d’être trempe venait du fait qu‘elle avait un bras dans la marée base. La militaire ramena son bras a elle puis Angy pris un position assise. Elle était habiller en uniforme blanc de la marine avec son insigne d'infirmière, une croix rouge, sur le bras et ses flaps de Sous-Lieutenant a l'épaules. Un grade qu’elle avait obtenue a seulement vingt ans en travaillant dur pour sauver des vie de militaire lors de mission sur leurs navire. Cependant son chapeau lui semblait avoir disparu... La femme au cheveux brun pris donc la décision de détruire sa tresse pour avoir ainsi ses cheveux flotter pour ensuite tenter de trouver d'autres vies humaine sur l’île et s'avoir ou elle pouvait bien se trouver. Angela se releva debout et de plusieurs coup sec sur son pantalon neuf de c4-a. De ses yeux noir elle regarda autour pour remarquer a son malheurs que ses bagages ne l’avait pas suivit. Toujours plutôt étourdie Angy repris place dans le sabre chaud et avec ses deux main elle s’aspergea de l’eau au visage. Tous en se demande… Comment avait t’elle bien puis arrivée sur cette plage…

Comme a tous les soirs elle avait inspecter les cabines de ses sous-alternes avant d’aller passé comme tous le monde sur le bateau et a rencontrer des hommes… Puis elle ne s’était pas endormie seule il faut dire donc pourquoi était t’elle seule ici et en uniforme. Beaucoup de question et peu de réponse il faut dire.

Un dernier regard sur le bord de la rive pour remarquer sa mallette qui partait presque avec les faibles vague. La brune se pencha pour la prendre dans ses mains et commencer a marcher dans un direction qu’elle croyait être le nord. Cependant elle n’en était absolument pas sur. Puis dans son habitude de se parler seul la jeune officier se posa des question a voie haute
.
- Bon il doit surement y avoir d'autre membre du bateau si mon arrivé ici est du a la tempête. Il me suffit que de les retrouver et peut-être que l'un d'eux seras ou nous sommes.

Puis elle continua a se parler comme cela pendant un moment en marchant sur le sable. Elle commençait a avoir chaud a cause de son uniforme elle eleva donc sa vareuse pour se retrouver en chemise. La Sous-Lieutenant Wong ranga sa vareuse dans sa valise après avoir mis son name tag sur sa chemise.

Il ne comprit rien. Quoi de plus normal ? Il dormait à poings fermés avec des boules de cire dans les oreilles quand son cher James l’avait secoué avec vigueur.

Hein ? Quoi ?

Les mots naufrage et tempête hallucinèrent le jeune homme qui se leva de sa couchette pour se ruer vers l’armoire où se trouvaient les gilets de sauvetage.
En moins de deux, il en enfila un grâce à son majordome.

Où sont les canots ? On doit en prendre un non ?

Des images fugaces d’un célèbre Titanic en tête, Seb se laissa mener vers les étages supérieurs.
Pourquoi cette croisière ? Pourquoi cette tempête ? Manquait que ça !
Il avait attrapé un sac au passage, en souhaitant que ce ne soit pas celui du linge sale. Il arriva au pont supérieur lorsqu’un déferlement d’éléments le cloua sur place.

James, rassurez-nous. Nous avons une assurance contre ce risque, n’est-t-il pas ?

Mais James n’était plus derrière lui. Une lame plus forte que les autres l’emportait déjà.

Mamaaaaan !

Il hurla et gueula à en avaler des paquets d’eau salée. Tout chavira. Pourquoi n’avait-il pas appris à nager ? Allez savoir ? Ce n’était pourtant pas les occasions qui avaient manqué. Piscine, entraîneurs, lui… il s’en foutait. Néanmoins, là, il était bel et bien au bouillon avec juste un sac de nylon. La conscience partit puis revint.
Les éléments s’étaient calmés ; il émergeait.

Au secours ! Help ! cria-t-il.

Pataugeant telle une grenouille novice, il lutta contre les vagues qui l’assaillaient.

* James, t’es viré*

Il se battit encore sans lâcher son unique bien. Quelqu'un l'entendrait-il?

Invité

Après avoir entendu crié Angela se retourna vivement ayant trouver tous ses esprits pour voir un homme a la dérive. D’après la vue qu’elle avait il ne savait pas nager et avait besoin d’aide pour attendre la rive. Il avait au moins un veste de sauvetage cela lui faciliterais la tâche. L’officier de la marine étant infirmière secouriste courut dans la direction du naufrager, laissant tomber sa valise dans le sable , et une fois assez profond fit un mini plongeon et se mis a nager vers l’homme. Il faut dire qu’il était plutôt loin et que les vagues avait monter de puis le temps ou elle cherchait comment elle était arriver sur cette plage. Une foie au coté de l’homme elle le reconnue comme étant un des cléant du bateau de type plutôt chialeu. la sous-lieutenant lui dit…

- Je vais vous aidez monsieur, ne paniquer pas et tous va bien aller.

L’homme semblait un peu sommer mais c’était normale après tout l’eau qu’il avait avaler et le choc des vagues ne devait pas avoir aider. La mi-asiatique passa le bras de l’inconnue autour de son coup et fit de même avec son propre bras pour facilité leurs nages. Elle remarqua que celui-ci ne lâchait pas un sac qui devais être ses valises. Elle se rappelait très bien de ses cours de secouriste et savais qu’il fallait éviter que la victime s’endorme donc elle décida de lui parler qu’il réponde ou non…

- Étiez-vous avec quelqu’un monsieur ?

Puis en moins de cinq minutes qui parure une éternité ils touchèrent la terre ferme. Une fois en dehors de l’eau Angy remarqua que l’homme était plus lourd que prévue. T’en bien que mal elle l’aida a marcher jusqu’au sable et l’aida a s’asseoir.

- Vous allez bien monsieur ? Je suis le Sous-Lieutenant Wong je vais vous examiner pour voir si vous avez des blessures je suis infirmière.

Il fallait toujours avertire notre patient de nos actes avant d’agir car il pouvait toujours mal réagir. Sans attendre son accord cependant la femme commença a examiner l’homme qui semblait en pleine forme pour quelqu’un qui avait vagabonder dans l’océan. Il semble a moitié présent probablement a cause de la fatigue que la nage avait amener.

- Avez vous mal a quelque part monsieur ?

Après cette dernière question de premier soin Angela Wong regarda son accoutrement pour finalement se dire qu'elle n'aurait pas du sauter a l'eau avec une chemise blanche presque transparente... Mais de son côté femme elle se dit que sa lui donnait du style.

Ciel bleu. Soleil de plomb. Sable chaud. Très beau...si on est allé à la plage. Idéal, en fait. Mais le dernier souvenir qu'avait Miranda n'était pas précisément d'être allée à la plage...alors là pas du tout!

Elle buvait du champagne en riant, entourée de quelques admirateurs, se moquant de la tempête qui se démenait furieusement. Ils étaient bien à l'abri dans un des luxueux bars du Meredith 2...puis elle était sortie en compagnie de l'un d'eux, un charmant garçon appelé...

*...comment diables s'appelait il déjà?...Mon Dieu que j'ai mal à la tête...*

Elle finit par se redresser et jeter un regard ébahi aux alentours...une plage! Parce que c'en était bien une...et pas âme qui vive aux environs, si elle en croyait à ses yeux.

*J'ai trop bu...j'ai des hallucinations!*

Mariettaaaaaaaaaa! Mariettaaaaaaaaaaaaaaaa! Une aspirine!!!

Mais la diligente petite camériste ne se présenta pas. Miranda cligna des yeux, après les avoir frottés énergiquement. Rien à faire. Elle était bel et bien là, assise sur le sable, encore avec sa robe de soirée. Incrédule, elle suivit la progression d'un petit crabe qui semblait en vouloir à ses orteils aux ongles vernis d'un rouge trépidant...

Et mes Jimmy? Mes Jimmy Cho??? Oh, mon Dieu...j'ai perdu mes Jimmy Cho!!!!

Pour quelqu'un qui adore les chaussures comme le faisait Miranda, perdre une paire de Jimmy Cho à 1.500 US$ la paire pouvait déclencher une véritable crise de nerfs...mais ce n'était pas tout.

Oh God...mon bracelet de Bulgari...et mes boucles d'oreille...ma robe!!! ma robe est ruinée...j'ai besoin de ma dose de Prozac!!!

Elle sauta sur ses pieds...nus et commença à trépigner comme une gosse enragée en maudissant sa chance ou plutôt son manque de...

*Je suis tombée par dessus bord! C'est ça...ou on m'a poussée? Allez, Miranda ne dis pas des inepties...qui va vouloir te pousser?*

À la réflexion elle préféra ne plus y penser...la liste de personnes susceptibles de vouloir la balancer par dessus bord était...longue!

*Tu es dans un beau pétrin...encore une chance que tu ne te sois pas noyée...dans un moment on viendra me chercher...Miranda Fairchild ne disparait pas et on ne s'en rend pas compte. Marietta aura donné la voix d'alarme...ou... peut être qu'elle s'en réjouit sûrement, la chipie...*

Furieuse, elle donna un coup de pied au crabe...buta sur une pierre et s'écorcha l'orteil. Là, elle se mit carrément à hurler comme une possédée en se tirant des cheveux...ses beaux cheveux tout ébouriffés et raidis de sel.

Je dois trouver...un hôtel...un bain chaud me remettra d'aplomb, puis je trouverai un coiffeur...et...une manicuriste...oh oui!...mes ongles sont....oh, je me suis cassé un ongle...aaaargh!...ceci est un cauchemar...AU SECOURS!!!!

Elle eut beau crier à en perdre la voix, personne ne vint alors la seule chose qu'il lui resta à faire est se mettre en marche...vers où?...Peu importait, elle ne savait même pas où elle était...

Et puis voilà qu'après avoir marché pendant un long moment en se mourant de soif, de faim, de rage, d'ongle cassé, orteil endolori et allure en folie...Miranda aperçut deux êtres humains...

Eho! Eho!!! Je suis là! Je suis là!!!

Elle agita les bras et attendit un moment. Les autres l'avaient bien vue mais ne semblaient nullement disposés à la rejoindre. C'était un comble et cela le fit enrager un peu plus...d'un pas décidé elle avança vers les inconnus, disposée à les envoyer au diable en bonne en dûe forme.

Mais ça ne va pas chez vous ou quoi??? Je vous ai appelés...pourquoi vous n'êtes pas venus?

À peine si elle daigna regarder l'homme assis sur le sable et la jeune femme en uniforme qui l'accompagnait...un coup d'œil suffit...Miranda avait reconnu l'individu...

Oh, non!!! Pas vous!!!

Aaaarg ! Pouah !

Dégoûté par la saumure qu’il ingurgitait involontairement, Sebastien se débattait toujours lorsqu’une main secourable arriva à lui. En fait de main, il s’agissait plutôt d’un bras mais dans son cas, c’était mieux que rien. Une femme l’avait rejoint et le remorquait en lui parlant. Trop confus, il ne réagit pas à son échouage sur la plage pas plus lorsque la fille s’inquiéta de son sort.
Assis,, il lâcha son sac pour prendre son visage à deux mains.

Vous allez bien monsieur ? Je suis le Sous-Lieutenant Wong je vais vous examiner pour voir si vous avez des blessures je suis infirmière.
Avez vous mal a quelque part monsieur ?

Cela fouetta Darken qui se raidit, rageur :

Evidemment que j’ai mal partout ! Et ôtez vos pattes de là !

Sebastien n’avait jamais apprécié qu’on le palpe ; même pour l’aider. Il n’y avait que son majordome qui avait le droit de l’habiller, du slip aux chaussettes. Là, en pyjama trempé, son humeur était plutôt massacrante. Pas un « merci » ne lui vint à l’esprit. Il avait besoin de se défouler, tant pis pour son interlocutrice.

Vous avez dit être sous-lieutenant ? De cette coquille de noix qui se prétendait insubmersible ? Je ne félicite pas l’équipage pour son peu d’efficacité. Où sommes-nous, d’abord ?

En un autre moment, Seb aurait peut-être eu un regard plus attentif à l’anatomie intéressante révélée par la chemine mouillée de Miss Wong. Là, il n’était pas dans son état normal. D’autant que très vite, des éclats de voix fusèrent derrière eux.
Echevelée, une mégère en robe de soirée se hâtait à pieds nus, l’air franchement hystérique.
A son : « Non, pas vous » Sébastien se leva.

Je puis rétorquer la même chose ! Vous êtes bien la dernière personne au monde que j’aurais souhaité voir ici comme ailleurs, du reste.

Il se tourna vers Angela, ses bonnes manières revenant enfin :

Miss Wong, merci de votre intervention secourable. Permettez-moi de me présenter : Sébastien Darken pour vous servir. Cette autre, là ( ton et moue dédaigneux) est Miss Fairchild. Nous avons eu le « plaisir » de converser sur le navire.

Comment oublier cette rencontre. Il était au bar, sagement en train de siffler un whisky-soda et prêt à en commander un second, lorsque cette péronnelle qui se prenait pour l’avait devancé. D’un naturel galant avec la gent féminine, Seb lui aurait volontiers cédé son tour si cette garce ne l’avait pas bousculé sans s’excuser. Ça, Mr Darken ne tolérait pas. Le ton était très vite monté entre eux. Il l’avait déjà repérée sur le navire et l’avait jugée insupportable. Elle avait tout d’une extravagante aux désirs desquels tous devaient se plier. ( un peu comme lui, mais ça Seb ne l’admettrait pas) La voir débarquer en si piteux état l’amusa :

Votre cour d’admirateur ne vous suit pas ? Il est vrai qu’ainsi attifée, qui voudrait vous causer ?

Il lui tourna le dos, faisant des courbettes à celle qui lui avait sauvé la vie.

C'était le pire jour de sa vie! Quel hallucinant manque de chance! Assez mauvais se retrouver sur une plage déserte sans savoir commet elle y était arrivée...mais en plus y trouver Sebastien Darken là...c'était insurmontable!

Votre cour d'admirateurs ne vous suit pas? Il est vrai qu'ainsi attifée, qui voudrait vous causer?

Miranda fit un effort, pas trop réussi, pour se calmer...Au lieu de respirer profondément pour reprendre la maitrise de ses nerfs, sa respiration se fit plus agitée...et au comble de l'horreur elle se sentit presque suffoquer...ce n'était pas possible...elle n'allait tout de même pas faire une crise d'hyperventilation!!!

Mufle! Imbécile! Fat!...Vous êtes l'homme le plus odieux de la planète entière!!!

Elle agita ses poings fermés en luttant contre le véhément désir d'en écraser un sur le sourire moqueur de Darken mais déjà celui ci se détournait et faisait des ridicules courbettes de remerciement à la militaire qui vraisemblablement avait sauvé son inutile existence.

J'ai soif!!!, claironna t'elle, et je veux savoir où diables sont les équipes de secours!!!

À part un coup d'œil sans intérêt de part des deux autres, Miranda n'obtint rien, alors, absolument ulcérée, elle fit demi tour et se dirigea à grandes enjambées vers l'orée de la palmeraie...s'il y avait de la végétation il y aurait de l'eau...c'était élémentaire et s'il y avait lieu, elle la trouverait...l'eau fraîche et cristalline qui apaiserait sa soif.

Bien entendu, Miranda Fairchild n'avait rien d'une scout...sinon, elle n'aurait pas eu l'idée de s'aventurer dans un lieu inconnu, pieds nus et sans autres armes que son amour propre blessé au plus haut point et son ego surdimensionné...

AAAAAAHHH! Au secours!!!!!!!!!!!!! à moi!!!!!!!!!!

Demi tour, prenant les jambes à son cou, elle détala le plus vite possible en fuyant la terrible apparition...d'un gros cochon noir et poilu qui avait tout simplement fait..groin...groin! Mais Miranda n'avait jamais vu un cochon de près et encore, dans son adorable petite tête , les cochons étaient roses et mignons...comme Babe...

Il y a...une bête sauvage!!!!!!, hurla t'elle en arrivant à la hauteur de Darken et la jeune militaire, une grosse bête...affreuse!

Pour peu, simple réflexe féminin, elle aurait sauté au cou de M. Darken...mais une overdose d'arrogance la freina en bonne et dûe forme.

Les aléas de la vie et des croisières…Qui l’eut cru ? Il fallait qu’il retombe sur cette mégère, la pire des créatures créée pour lui empoisonner l’existence.
Qu’elle le traite de mufle, de fat… ; Elle avait parfaitement raison mais il serait bien le dernier à le reconnaître.
Excitée, échevelée, cette demi-folle cria qu’elle mourrait de soif. Cela n’émut pas le moins du monde Seb qui s’en fichait royalement, préférant jouer les bellâtres auprès de la jeune sous-lieutenant.
Pourtant, lorsqu’il perçut les cris d’épouvante de Miss Fairchild, il ne put s’empêcher de la regarder courir comme une dératée.

une grosse bête...affreuse!

Pour un peu, elle se serait réfugiée dans ses bras, un comble ! Heureusement qu’elle se retint au dernier moment, il aurait très probablement joué au matador et l’aurait laissée s’écraser sur le sable en disant « Olé »
Il ricana :

Vous avez vu quoi ? Une araignée ?

Mais le phacochère dérangé ne l’entendait pas de cette oreille. Il continuait sa poursuite et fonçait droit sur le trio.

Miss Wong ? Euh… Un pistolet ? Un bazooka, une kalachnikov ?

D’un réflexe quasi insensé, Mr Darken plongea la main dans la poche de son pyjama.
On est maniaque ou pas ; lui, l’était. Jamais il ne se séparait de son déodorant…
Un pchitt précis arrosa les yeux du « monstre » tandis qu’une poigne solide se refermait sur le bras de Miranda, l’écartant définitivement du danger.
Le pauvre animal aveuglé ne demanda pas son reste ; il s’éloigna à petit trot vers la palmeraie.
Seb se traita mentalement d’idiot. Il avait l’air fin avec un déo dans une main et cette folle coincée contre sa poitrine.
Il la relâcha en bougonnant, mécontent :

Votre bestiole est partie. Surtout ne me remerciez pas. Bon, Miss Wong, si nous en revenions à des considérations plus vitales.

Délaissant complètement Miranda, sourire Colgate affiché, il interrogea son sauveteur.

Voulu ou pas Darken venait de la sauver de l'horrible animal...en fait Miranda n'avait rien vu d'aussi moche de sa vie....pas de quoi s'étonner quand on a passé toute l'existence dorlotée au maximum, éloignée de toutes les laideurs et problèmes...

Il avait tout de même une poignée solide et rassurante, c'est ce que pensait Miss Fairchild alors que le héros du moment dégainait...un déodorant!!!

Ridicule ou pas, il fallait dire que l'antitranspirant avait fait l'effet escompté puisque la bestiole faisait demi tour et retournait dans sa petite jungle particulière, de laquelle Miranda souhaita de tout cœur ne pas le voir en ressortir...à moins que ce soit sous la forme de rôti avec des légumes au beurre et des pommes de terre sautées!

Bestiole out, M.Darken n'y alla pas par quatre chemins, un peu brusquement tout de même, il écarta Miranda.

Votre bestiole est partie. Surtout ne me remerciez pas. Bon Miss Wong, si nous e revenions à des considérations plus vitales.

Miranda détestait qu'on l'ignore. personne n'osait jamais le faire sous la menace de subir ses foudres...foudres légendaires d'ailleurs, parce que Miss Fairchild avait un affreux caractère d'enfant gâtée pourrie.

Oui, intervint elle, virulente, ce ne serait pas une mauvaise idée si vous vous bougiez un peu pour rechercher les troupes de secours...ou tout au moins quelque chose à boire et à manger...je meurs de faim, moi! et pour ne pas dire de soif..., d'un petit air pétulant elle avança vers la jeune militaire, après tout vous êtes les forces de l'ordre dans le coin...je suppose que ça signifie quelque chose pour vous. On ne paye pas nos impôts pour des prunes..quant a vous, Sebastien Darken...on peut tout dire de moi sauf que je suis ingrate...alors malgré votre fichue arrogance...Merci!

Et ceci dit, lui jeta les bras au cou et lui administra un baiser sur la bouche qui aurait coupé le souffle à n'importe quel homme.

Sans vouloir se l'avouer elle y prit grand plaisir...au moins ça ferait taire un instant cet homme superbe quoique si inutile et détestable.

*Ma foi, se dit elle en se séparant et lui dédiant un sourire splendide, personne n'est parfait!

La sous-lieutenant Wong avait bien du charme. Pas comme l’autre semi-furie qu’il venait de sauver dans un réflexe purement chevaleresque.
La membre d’équipage allait répliquer lorsque Miss Fairchild voulut faire son intéressante dans une intervention musclée. Elle réclamaot aide et assistance ainsi que de l’eau.
Ses propos si virulents parurent offusquer la demoiselle. Sebastien, lui, se outra, dardant l’outrecuidante d’un regard exaspéré pour ces manières déplacées.

Où vous croyez-vous, pour…

La scène suivante lui coupa la chique au propre comme au figuré. Miranda prononçait un merci ( incroyable, non ?) et lui sautait au cou pour plaquer ses lèvres contre les siennes.
Habitué à être adulé, Darken n’en fut pas trop étonné sauf que de la part de cette mégère, c’était… inespéré, inattendu, fou. Le pire est qu’il savoura ce bref instant avec un délice totalement inaccoutumé. Il se surprit à souhaiter prolonger cet instant mais, bien sûr, la splendide créature s’écartait déjà.
Paf… Oui, Peut-être pour la première fois de son existence dorée, Sébastien Darken restait coi. Il y avait de quoi du reste car pendant ce bref échange torride( il fait très chaud ne l’oublions pas) Miss Wong s’était… évaporée. Durant le baiser époustouflant, il avait fermé les yeux. Les rouvrant, il constata qu’ils n’étaient plus qu’eux deux.
Dépassé par les événements, chamboulé par ce qu’il avait ressenti, Seb perdait ses repères.

Euh…, dit-il très intelligemment, vous, tu, vous savez où elle est passée ?

Manifestement, elle en savait autant que lui c’est-à-dire rien.
Un moment, ils regardèrent autour d’eux à la recherche d’un signe, d’un indice qui indiquerait la piste de Miss Wong mais…
Déboussolé, mu par une réaction de pré-panique, le jeune homme saisit la main de sa compagne d’infortune. Il devait s’accrocher à quelque chose de concret, de bien réel.

On va s’en sortir, ne t’en fais pas.

Il se parlait plus à lui-même qu’à Miranda, évidemment.
Tournant la tête en tout sens, il repéra une sorte de pancarte en lisière de forêt, là où était repartie la bestiole. Sans demander l’avis de la belle demoiselle, la remorquant tel un joli boulet, il s’approcha et lut le panneau de bois sculpté :

Bienvenue sur Alpha.

Il hésita entre l’éclat de rire et la fureur. De qui se moquait-on pour accueillir les gens de cette façon saugrenue. Ce fut la raison qui l’emporta :

Tu as soif, non ? J’entends de l’eau couler ou je suis dingue. Tu entends aussi ?

Il se sentait tellement perdu que toute son animosité avait fondu. Le baiser y était certainement pour quelques chose, seulement ça, il ne l’aurait avoué sous aucun prétexte.

Après s'être, très brièvement, taxée d'imbécile, Miranda décida que la faute était au soleil qui tapait, inclément...pas étonnant d'être soudain victime d'un coup de chaleur, insolation ou comme ça veuille bien s'appeler.

Mais voilà que d'autres préoccupations reprenaient priorité sur ses excès capricieux. Le temps de ce baiser fou...qui n'avait pas trop duré quand même...ou avait elle perdu la perception du temps alors qu'il la serrait contre lui? ...la jeune militaire s'était mystérieusement enfumée dans la nature...ou dans l'air...

Et M. Darken semblait aussi pris de court que Miranda par cette disparition subite. Enfin dire pris de court était moindre, il semblait parfaitement déboussolé mais pas de quoi s'étonner, il ne semblait pas du tout être de ceux qui affrontent les problèmes à sang froid...tout comme elle.

La belle paire qu'ils faisaient, paumés, inutiles...et effrayés! Quand il s'empara de sa main, Miranda n'eut pas tête à s'enrager, elle avait autant besoin que lui d'une présence humaine et tangible à ses côtés.

On va s'en sortir, ne t'en fais pas.

Bien sûr ça ressemblait beaucoup à un monologue intérieur qu'à une rassurante déclaration. Miranda s'en fichait, en cet instant elle voulut y croire de toutes ses forces. Pour une fois dans sa vie, elle resta en silence et le suivit docilement, au pas de course, quand il l'entraina vers un panneau, pas vu antérieurement.

Bienvenue sur Alpha, lut elle, à voix haute.comme si l'autre était analphabète, c'est...ridicule...ou peut être pas trop...enfin, ça veut dire qu'il y a ...d'autres personnes dans le coin...

Elle aurait pu se perdre dans des élucubrations saugrenues , appelées à se rassurer si Darken, ne l'avait fait retourner à la réalité en disant:

Tu as soif, non? J'entends de l'eau couler ou je suis dingue. Tu entends aussi?

Miranda lui jeta un regard abasourdi en jurant qu'il était en proie d'une hallucination mais voilà qu'en tendant bien l'oreille elle entendit distinctement le son vivifiant de l'eau s'écoulant.

Oui...j'entends...Oui! j'entends, nous sommes sauvés!

Ou peut être pas. Trouver de l'eau est bien le premier pas pour survivre...mais déjà comme pour refroidir leur enthousiasme naissant le ciel se couvrait de gros nuages sombres et le vent se mit à souffler, en un mode en rien semblable à une agréable brise.

Sais pas trop...mais je jurerais qu'il...va avoir une tempête!, gémit elle qui avait une peur bleue des déchainements de la nature et ce faisant serra plus fort la main de ce compagnon que lui déparait sa mauvaise fortune.

Avec le vent soufflant de plus en plus forts, la mer qui se dechaînait sans préavis et le ciel plombé, il ne restait d'autre recours pour le couple que chercher un refuge...et vite. Mue par un élan inspiré, Miranda tira de la main de Darken et l'entraina vers l'endroit d'où semblait provenir le son de l'eau bienfaitrice.

De toutes façons...on fera mieux de s'éloigner de la mer...!, assura t'elle sans vouloir même dissimuler la peur qui la gagnait, pour peu et elle se serait mise à trembler pour de bon...au moins, même s'il ne semblait pas servir à grand chose, le milliardaire était là et du coup, elle commençait à apprécier...tant soit un peu, sa compagnie, mais bien entendu, pas un mot à e respect ne franchirait ses lèvres...déjà crevassées de sel et soleil, horreur!!!

Que racontait-elle ? Il allait pleuvoir ? Non mais sérieusement…
Hélas Darken ne put que constater la véracité des faits énoncés par Miss Fairchild. Lui qui détestait ça, le voilà mal pris. Par réflexe, il tenta de trouver un trou, un abri, n’importe quoi où lui et son précieux sac nylon pourraient se terrer en attendant que ça passe.
Il n’eut pas le temps de dire « ouf » que déjà la fifille gâtée l’entraînait au galop vers la source sonore perçue avant que le vent ne commence à faire des siennes.
Qu’espérait-elle trouver là-bas ? Il l’ignorait et s’en moquait comme de son premier caviar.
Ils devaient avec l’air fin tous les deux : main dans la main, lui en pyjama, elle en robe de soirée, à courir tels des dératés au milieu de palmiers en folie. Car c’était bel et bien une tempête qui leur tombait dessus. Ils n’avaient pas fait vingt mètres lorsque des gouttes énormes ne se déversent du ciel en furie. La luminosité était tombée très bas. A croire que l’on était passé du jour au crépuscule en l’espace de quelques secondes.
Pas à dire, malgré la précarité de leur situation, Miss Fairchild dégageait une certaine élégance en courant vers… Vers quoi, en fait ?
Des éclairs zébraient le ciel à présent. Ils seraient à nouveau noyés si…

Là-bas ! cria Sébastien pour dominer les hurlements du vent.

Il avait toujours possédé une excellent vue, chose très pratique pour le tir au pigeon et à la chasse auxquels il s’adonnait souvent. Ils étaient arrivés près d’une espèce de petit lac où se jetait une cascade assez impressionnante. Le bruit devenait infernal. Parler ne servait pas à grand-chose. Du bras porteur du sac, Darken indiqua ce qu’il convoitait : une crevasse. La roche d’où dévalait le torrent était percée d’une ouverture relativement facile d’accès.
L’alpinisme étant aussi au programme de ce dandy, une petite escalade de dix mètres ne l’effrayait pas. Vu la tête de Miranda, il en était autrement pour elle. La violence des averses n’arrangeait pas sa physionomie. Elle ressemblait à un épagneul qui sort du bain. En la reluquant de haut en bas, le jeune homme soupira :

A la guerre comme à la guerre. Ne m’en veuillez pas.

Il s’agenouilla brusquement aux pieds nus de la belle pour d'un geste franc lui déchirer largement le bas de sa robe coûteuse.
Découvrant de très jolies rotules, Seb ne s’y attarda pas. S’ils devaient grimper, jamais elle n’y parviendrait dans cet accoutrement, donc…
Sitôt son travail de couturier improvisé réussi, il poussa Miss Fairchild vers les rochers.
Ce ne fut pas de tout repos. Elle glissait, dérapait et lui… il lui mettait sagement les mains aux fesses pour l’aider du mieux qu’il pouvait. Le sac l’encombrait mais il n’allait pas le lâcher avant de savoir ce qu’au moins il contenait.
Enfin l’ascension s’acheva. La miss paraissait à la fois furieuse et soulagée. Tous les deux s’écroulèrent sur le sol moussu de la petite grotte naturelle qui, heureusement, était sèche.
Ils durent encore ramper un peu plus profondément avant de pouvoir échanger quelques mots audibles.

Nous sommes à l’abri, souffla Darken satisfait. On va attendre que ça se tasse et…

Tiens ? D’accord, ils dégoulinaient tous les deux mais il lui sembla que…

* Elle pleure ? Manquait plus que ça.*

Les larmes des femmes chamboulaient toujours Sébastien. Ça le mettait mal à l’aise. De plus, sans équivoques, Miss Fairchild grelottait à en avoir les dents qui claquaient.

* Allez Seb ! Fais quelque chose d’utile…*

Embarrassé, penaud, il hésita brièvement avant d’entourer les épaules de la jeune femme d’un bras rassurant.

On va regarder le contenu de mon sac. Il y a peut-être quelque chose d’intéressant dedans ? James est très prévoyant, en général.

La suite devait lui donner raison.
Parfaitement secs des vêtements émergèrent. Deux pull, deux pantalons, génial, non ? Il n’y avait pas de chaussures par contre ce qui désola Darken un moment.
L’inventaire se poursuivit sous l’œil éteint de Miranda. Embarrassé du peu d’allant de sa compagne d’infortune, il proposa :

Va te changer, tu auras moins froid. Je ne regarderai pas, promis. Je me change aussi.

Il la laissa choisir ce qu’elle désirait puis, quand elle s’éloigna, il ôta son pyjama qu’il remplaça par une tenue sinon plus adaptée au moins plus confortable que ces loques détrempées. Il fouilla le sac à fond. Une trousse de toilette apparut. Peignes, brosses, rabot, savon, dentifrice, etc : complète.
Mais ce qui rendit vraiment le sourire à Darken fut la découverte d’un fiasque pleine de son whisky pur malt préféré.

* Brave James.*

Sans se retourner, il cria :

Miranda, viens, on va trinquer !

Ses péchés devaient être grands et nombreux et elle était en train de les purger tous, d'un seul coup...c'était la seule explication moyennement raisonnable que Miranda pouvait donner à cette situation cauchemardesque...et maintenant pour combler tous leur maux il pleuvait. pas une petite pluie quelconque, c'était un véritable ouragan qui se déchainait sur leurs têtes!

La seule ressource qui leur resta fut de chercher un refuge...oubliée la soif et la faim, elle suivit son compagnon d'infortune.

Par gestes, puisque parler ne donnait rien entre le bruit assourdissant de la cascade et celui délirant du vent, Sebastien Darken lui fit comprendre qu'il avait vu quelque chose. Suivant son doigt, elle découvrit une crevasse dans le flanc de la roche.

Mais..., là s'arrêta sa complainte, de toutes façons de quoi serviraient ses pauvres arguments.
Le regard du jeune homme fut suffisamment éloquent pour lui faire ravaler ses mots...il faudrait grimper, allez savoir comment! Mais déjà, M. Darken mettait les mains à l'œuvre.

Pendant un instant, Miranda pensa qu'il avait été frappé de folie subite, une tare plus à ajouter à une déjà longue liste de griefs, s'agenouillant face à elle, il déchira tout bonnement le bas de sa belle robe.

Nooon!, hurla t'elle, outragée, c'est ma Valentino préférée!!!!

Sa proteste se perdit dans le vent. Tant mieux...c'était si absurdement déplacé!

L'ascension ne fut pas chose aisée. Si Darken semblait rompu à l'art de l'escalade il n'en allait pas de même pour Miranda qui était une piètre sportive...en plus la façon dont il se prit pour la pousser en avant faillit la choquer profondément mais encore cette fois, elle se tut...la fin justifiant les moyens...en plus si elle voulait jouer les ulcérées et lui coller une gifle parce qu'il posait allègrement ses mains sur son derrière la seule chose qui se passerait aurait été une chute catastrophique...

La grotte n'était pas une suite au Ritz mais étant donné la précarité des circonstances, elle la valait bien. Miranda se laissa tomber sur le sol moussu et ramena ses jambes contre la poitrine en luttant contre le froid qui l'engourdissait et aussi contre une folle envie de pleurer comme une enfant...efforts inutiles, elle claquait des dents et les larmes s'écoulaient de plus belle.

*Je suis perdue, j'ai froid et faim...j'ai peur...Miranda tu es une imbécile...inutile par surcroit...tu vas mourir ici, avec ce fat pour compagnie...et en plus il te déteste...tout le monde te déteste...tu n'as pas un seul ami au monde...Miranda tu es...affreusement odieuse...*

Mais voilà qu'ai lieu de l'étrangler, il essayait de la rassurer. Son bras sur ses épaules lui procura une sensation de sécurité incroyable, elle aurait voulu se lover contre lui et fermer les yeux, oublier une peu ses misères...mais bien entendu, se tint raide comme un piquet alors qu'il faisait des louables efforts pour la ranimer un peu.

Miraculeusement, il tira de ce sac mystérieux des vêtements secs et la laissa choisir....un pull et un pantalon, ce n'était pas la folie mais au moins elle ne crèverait pas de froid.

Va te changer. Je en regarderai pas, promis.

Elle grimaça un semblant de sourire et s'éloigna de quelques pas...pas le moment de faire des chichis inutiles, en deux temps trois mouvements, elle avait ôté sa Valentino exclusive de 3.600US$ et revêtu le pull qui lui descendait jusqu'à mi cuisse et le pantalon dans lequel elle nageait confortablement. Elle préféra ne pas penser à quelle allure d'épouvantail elle devait avoir, sûre que ça la ferait déprimer encore plus.

Miranda, viens,on va triquer!

Il était devenu fou pour de bon ou quoi? Mais non, il avait bien un fiasque dans la main. Miranda s'approcha et sans rien dire le prit. Une bonne gorgée de whisky lui brûla le gosier et manque de la faire s'étouffer.

Mer...merci!, parvint elle à bafouiller quand la toux le lui permit, ça...a fait du bien!

Sans vouloir sembler pessimiste, Miranda promena un regard désenchanté à ce qui les entourait...à part être au sec, il n'y avait rien d'autre...rien..ou...

Qu'est ce que c'est ça!?

Elle se leva d'un bond et avança vers une saillie étrange dans la paroi. Incrédule elle toucha la surface qui était lisse sous ses doigts.

Je crois que ce truc...est une espèce de caisse...je ne vois pas bien! Viens regarder!!!

Son cœur battait la chamade lorsque le jeune homme la rejoignit et examina à son tour l'étrange chose. En effet il s'agissait d'une espèce de grand coffre, métallique à toutes vues.

Qu'est ce que cela peut être? Cela veut dire qu'il y a eu d'autres personnes ici..des trucs pareils ça ne pousse pas comme des champignons...tu crois que c'est un trésor?

*Et si c'en est un... quoi?...tu seras bien avancée s'il est plein de monnaies en or...Prie, Miranda...bien sûr tu as oublié comment le faire...essaye quand même...*

Dieu...tu te souviens de moi?

*Pauvre petite chose*

Voilà la pensée qui avait un instant traversé l’esprit de Darken à la vue de l’espèce d’épouvantail à moineaux qui revint avaler une gorgée de Whisky pur malt en s’étranglant avec. Elle avait l’air aussi perdue de tête que dans les vêtements qu’elle portait maintenant.
Cependant, la jeune femme restait attentive à l’environnement puisqu’elle se redressa soudain pour aller dépoussiérer le dessus d’un caisson métallique.
La trouvaille intrigua fortement Sébastien qui la rejoignit in petto. D’autres qu’eux avaient donc fréquenté ce lieu ? Selon toute vraisemblance, oui. L’objet, vu la couche de crasse qui l’enveloppait, devait être là depuis longtemps.

* Pas d’oxydation ? En quoi est fait ce bidule ?*

Dans le fond, peu importait. Regarder le contenu était des plus attractifs. Seb jura et pesta en se démenant avec les fermetures qui, si elles n’étaient pas rouillées, n’en demeuraient pas moins hermétiques. D’un ongle passablement amoché, Miranda fit sauter un verrou. Miracle ! La manne s’ouvrit.
Tous les deux se penchèrent avidement : leur mine s’allongèrent de surprise.

C’est un équipement de survie ! s’écria Darken, réjoui.

Il ne se préoccupa pas de l’air déçu de sa compagne pour se précipiter dans un inventaire rigoureux.

Des bougies ! s’exclama-t-il tel un gosse qui déballe ses cadeaux de Noël. Il y a aussi, je rêve… C’est un camping-gaz ! En état de marche qui plus est, avec des allumettes sèches. Ici, des conserves…

Darken plissa les narines de dégoût car la viande de « singe » n’était pas sa tasse de thé, ni le cassoulet, même périgourdin, du reste.
S’il avait espéré caviar béluga, foie gras, autres gâteries, il était chagriné. Dépité, il n’en chercha pas moins des dates de péremption :

Manquerait plus que nous attrapions le botulisme.

Grâce à… ?, les dates parurent illimitées dans le temps ce qui contraria encore le milliardaire.

* Un nouveau procédé de conservation? Je dois découvrir ça et le faire breveter*

A la guerre comme à la guerre gente dame. Ce soir, nous nous restaurerons d’une de ces boîtes, qu’en dites-vous ?

Là-dessus, il lui offrit un de ses sourires charmeurs en attendant que la femelle s’active au fourneau. Manifestement, la miss était aussi peu douée que lui dans ce genre d’activité. Comme deux imbéciles, ils regardèrent leur futur repas en se demandant comment le déloger de son emballage de métal.

Bon, euh… dit Darken en prenant le cassoulet, il y a un anneau, là. Je vais tirer dessus, on verra bien.

Pour voir, ils virent. D’abord, Seb pesta pour soulever la languette. C’était plus dur que prévu. Puis, le couvercle céda brutalement à la pression, au point que le jeune homme faillit recevoir le contenu de la boîte sur son pantalon tout frais.
Les doigts dégoulinant de sauce, il chercha éperdument un récipient où transvaser la nourriture. Miranda lui tendit une petite casserole, il était sauvé, quoiqu’il dût encore batailler avec la cuillère pour bien tout vider.
Vint ensuite l’instant crucial de l’allumage du camping-gaz. Des allumettes… ça pouvait paraître idiot mais si Seb en connaissait l’usage, il n’en avait jamais craqué une, ayant toujours à portée de main un James rompu à cet exercice destiné aux cigares fumés occasionnellement. Un peu penaud, il osa demander de l’aide à Miss Fairchild :

Peux-tu tourner la mollette pendant que j’allume ?

Le premier bout de bois soufré se brisa sur le frottoir. Si le second s’enflamma, il s’éteignit aussitôt. Enervé, honteux d’étaler sa nullité aux si beaux yeux de sa compagne, Darken réussit quand même le tour de force. Bien sûr Miranda avait mal réglé le débit et il faillit avoir du poil roussi, n’empêche que bientôt une cantine s’improvisa.
Touiller le brouet ? Puisqu’il le fallait… Ce fut enfin réchauffé sans trop avoir brûlé.
Une seule cuillère ? Bah, une fois n’est pas coutume, il la laissa à la jeune femme par pure galanterie une fois les assiettes garnies. Se servir de ses doigts quasi ébouillantés fit frémir Darken qui le supporta avec vaillance surtout devant les efforts réalisés par Miranda afin de maintenir une image digne de son rang. Elle était comique en se tenant aussi raide que chez Maxim’s mais il n’en souffla mot.
Repus, ils ne purent que constater la violence des éléments extérieurs.

Nous sommes coincés ici encore pour un moment, soupira-t-il en buvant une gorgée d’eau.

L’eau, ça ne manquait pas. Il suffisait de mettre un récipient en bordure de l’abri, il était noyé en mois de deux.

* Au moins pas de vaisselle à faire* pensa-t-il positif en la déposant sous la douche naturelle.

Le problème suivant fut le froid. Avec tant d’humidité au dehors, malgré les vêtements relativement épais portés, il s’insinuait les coulis de vent assez frais. De plus, la luminosité avait fort décru durant le repas et… une unique couverture avait été trouvée dans le caisson. L’égoïsme inné de Darken lui fit envisager de se l’approprier. Ses bonnes manières, hélas, ne souffriraient pas de laisser la demoiselle s’allonger à la dure. Il aurait souhaité allumer un petit feu, seulement il craignit de les enfumer aussi s’abstint-il.

Tu peux la prendre, dors !

Solitaire, il se chercha un coin pas trop inconfortable où il se roula en boule.
Ses idées baladaient, le sommeil le fuyait. Comment une telle aventure s’était-elle produite ? Même en safari, Darken avait toujours disposé d’un lit douillet et d’un service impeccable. Ici…

* C’est l’enfer. Impossible autrement. Maman… j’ai peur ! *

Seul le souvenir du baiser brûlant de Miranda lui procura un soupçon de chaleur.

Il pleuvait toujours. À l'avis de Miranda chaque fois plus fort, si c'était possible. Le vent soufflait toujours en régime ouragan catégorie 5. Elle était au beau milieu d'une catastrophe naturelle sans autre refuge qu'un grotte...sans aucun confort, pour élementaire qu'il soit!

Quelque chose avait tout même amélioré...l'étrange caisson métallique avait délivré des trésors inespérés . Enfin, en toute sincérité pas le genre de trésors auxquels Miss Fairchild s'était attendue mais en fin...au moins ils auraient de quoi manger...même si aucun des mets présentés sur les conserves ne l'attirait le moins du monde. Son estomac affamé se chargea de la faire penser autrement.

Quelle misère! Rien de plus triste que voir deux inutiles de la pire espèce réunis dans une situation précaire. Ouvrir une boîte de cassoulet s'avéra être d'une difficulté extrême...presque autant que faire craquer une simple allumette ou régler le débit du gaz.
Quoiqu'il en soit, ils purent apaiser leur faim. Vu que ni l'un ni l'autre avaient connu les délices de la vie de campement, faire du feu s'avérait impossible, même en ayant des allumettes... l'idée de finir comme des jambons fumés ne les tentant guère et qu'ils n'avaient aucune envie de bavarder, faute de thèmes de conversation, ils décidèrent qu'il était grand temps d'aller dormir.

Que Darken, chevaleresque,opte pour lui céder l'unique couverture, sembla à Miranda la chose la plus normale du monde. En fait, elle n'avait jamais envisagé que ce serait autrement.

La pénombre était presque totale, sauf au moment où un éclair zébrait le ciel alors la grotte se voyait envahie d'une clarté spectrale juste avant que la foudre ne tombe avec un éclat effroyable. Impossible de dormir dans ces conditions, d'autant plus que Miranda avait une peur bleue des orages...ne pas dire d'une tempête aussi effroyable!

Elle ferma très fort les yeux et pour une fois essaya de se montrer courageuse. Peine perdue...à chaque éclair et coup de foudre, elle était à point de pousser un cri de terreur. En plus, elle avait froid. Le souvenir de la brève étreinte des bras forts de Sebastien Darken commença à la hanter dangereusement.

Et lui, roulé en boule dans un coin pas trop éloigné. Miranda devina qu'il ne dormait pas plus qu'elle et s'il faisait froid sous la couverture...il devait être en train de se geler pour de bon.

*Il est peut être odieux et tout le reste...mais...oh,mon Dieu, Miranda tu commences à avoir des drôles d'idées...tu perds la boule, là...mais c'était bon...dans ses bras...il est bête...mais rassurant..*

Un éclair extraordinaire suivi d'immédiat d'un coup de tonnerre qui sembla ébranler la roche suffit pour mettre fin à ses réflexions, faisant abstraction totale de son amour propre, orgueil démesuré et autres peccadilles, Miranda prit la couverture et rampa vers le jeune homme.

Ne me dis pas de partir...j'ai froid, j'ai peur...laisse moi rester près de toi!

Et sans attendre la réponse, se glissa dans ses bras, se serrant contre lui comme un enfant affolé qui cherche désespérément à être rassuré.

Il se les gelait, au propre comme au figuré. C’est dingue ce que l’atmosphère s’était refroidie. L’angoisse n’améliorait pas les choses, l’inconfort non plus.
Replié sur lui-même Sébastien n’écoutait même plus le fracas extérieur.
La situation aurait pu être pire ! Sans cet abris… Où serait-il ? Il avait calé son estomac, c’était déjà ça.
Ramassé en position fœtale dans son coin, il lui sembla percevoir des sortes de gémissements. Miss Fairchild subissait-elle les mêmes tourments que lui ?

* Grand bien lui fasse* pensa-t-il de prime abord, sans la moindre aménité.

Deux minutes plus tard, il s’adoucissait :

* Je devrais peut-être la rassurer ?*

Il n’eut pas beaucoup de temps à s’interroger qu’un bruit de reptation le mit en éveil.

* un serpent ! Une bête !* hurla son esprit affolé.

Que non pas ! Une petite chose lui tomba dessus en réclamant sa protection.

Ne me dis pas de partir...j'ai froid, j'ai peur...laisse-moi rester près de toi!

La couverture était certes la bienvenue. La fille… Sa chaleur corporelle le réchauffait agréablement. Alors… Il ouvrit les bras pour mieux la blottir contre lui. Dans le fond, c’était mieux que Teddy, son ours en peluche favori. Sauf James, personne ne connaissait cette tendance infantile. Machinalement, il lui baisa le front :

Bien sûr que tu peux rester… j’avais besoin de réconfort, moi aussi.

Quel aveu surprenant de la part de l’être le plus fat du monde. Les circonstances déboussolaient les gens. Darken en était un exemple flagrant.
Un peu maladroit, il essaya d’améliorer leur posture, sa main tenta d’aménager la couverture quand elle rencontra un sein.
Si la luminosité l’avait permis, on aurait vu Seb rougir jusqu’à la racine des cheveux.

Je… Pardon… je ne voulais pas que…

Deux petites voix s’insinuèrent dans son esprit :

* Voilà un moyen extra pour se réchauffer, dit l’une. Tu ne peux pas profiter de la situation, c’est indigne de toi, dit l’autre*

Diable de tentation. Il avait là une très jolie jeune femme à portée de ses désirs masculins. Il n’arriva pas à contrôler le gonflement d’un certain organe. Le contact si doux autant qu’inopiné avec la poitrine de la jeune femme le tortura.

* Reprends-toi, Seb, c’est très déplacé*

La garde rompit les rangs lorsque sa dextre quitta un lieu très attractif.

* Pourvu qu’elle n’ait pas remarque que…*

Leurs lèvres se croisèrent à nouveau. Lequel des deux l’avait cherché ? Il s’en moqua.
La nature a ses besoins.
Darken et Fairchild s’embarquèrent dans un délire de passion qui dépassait l’entendement. Lui, il ne pouvait réfréner son émoi ; elle y répondait avec tant de conviction…
Si une tempête sévissait hors de la grotte, une autre se déroula à l’intérieur.
Pour réchauffé et consolé, Darken le fut amplement. Il se dépensa sans mesure, espérant juste qu’au matin, elle ne regretterait rien.
Les sens assouvis, il l’enlaça étroitement :

Dors ma chérie. Nous aviserons demain.

Apaisé, il s’endormit.

Étrange chose, la nature humaine! La peur engendre des bien étonnantes réactions. Si on lui avait dit quelques heures plus tôt qu'elle irait chercher refuge auprès de Sebastien Darken, Miranda aurait éclaté d'un grand rire plein d'ironie...et pourtant...

Il faisait bon de se retrouver entre ces bras forts. Ça la rassurait, Le vent semblait souffler moins fort, la lumière des éclairs devenait moins intense et l'éclat de la foudre moins tonitruant. L'accueil du jeune homme l'avait fait soupirer, attendrie.

Bien sûr que tu peux rester...j'avais besoin de réconfort, moi aussi!

Et cela précédé d'un baiser sur le front. À combien d'années se remontait le dernier baiser de cette sorte? Au fait...y avait il eu un baiser pareil de toute sa vie? Miranda s'en doutait...Son père n'avait jamais eu le temps pour lui faire un câlin...sa mère passait le plus clair de sa vie absente, voyageant aux quatre coins du monde avec ses amis du jet set...pour voir et être vue. C'est bien au cours d'un de ces voyages que ses parents, pour une fois voyageant ensemble, avaient trouvé la mort lorsque leur jet s'écrasa contre une montagne. Miranda avait 10 ans, héritait une fortune colossale et se vit entourée d'êtres sollicites...à 15 ans elle les considérait des parasites nécessaires, à 18 elle les manipulait à son bon plaisir et à 25 ans elle était franchement dégoutée de l'espèce humaine et des hommes en particulier, puisqu'ils semblaient tous courir derrière sa fortune sans même remarquer que sous tous les artifices qui la paraient...Miranda était une créature tout simplement assoiffée d'amour!

Essayer d'accommoder la couverture donna là à une situation inespérée...une caresse qui la fit sursauter et pour ridicule que cela paraisse...se sentir absolument timide! Elle devinait que Darken n'avait pas eu l'intention de toucher sa poitrine mais cela lui produisit un plaisir intense.

*Tu commences à dérailler pour de bon, Miranda...il ne l'a pas fait exprès...et si oui?*

Les excuses balbutiées faillirent la convaincre de sa première théorie mais déjà...

*Seigneur...il...*

Elle retint son souffle en sentant une vivifiante chaleur l'envahir, son cœur démarra à tout rompre et presque inconsciemment son corps se tendit vers le sien et péchant d'audace, sa bouche chercha celle du millionnaire.

Le résultat de tout cela fut explosif. Miranda s'interdit de penser...au fait à quoi penser d'autre qu'à ces baisers brûlants de passion, à ces caresses qui la faisaient frémir follement...à lui...à lui et à rien d'autre qu'à lui, qui rassurait ses craintes et même si ce n'était pas par amour...la faisait se sentir chérie...pour une fois...

Plus tard, étroitement enlacée dans ses bras, Miranda se sentit heureuse et s'endormit placidement, oubliant la tempête, le naufrage et autres menues misères de la vie.

Le nouveau jour les trouva, blottis en étroite étreinte. Miranda fut la première à ouvrir les yeux. Dehors, le vent soufflait toujours, il pleuvait autant que la veille...comme quoi leur situation continuait à être précaire.
En se tournant lentement, elle regarda le jeune homme endormi et une expression adoucie se peignit sur son visage.

*Mais il est là...tu n'es plus seule, Miranda!*

S'étonnant de la foule de sentiment bienveillants qui l'emplissaient, la jeune femme se trouva en train de caresser doucement les cheveux du dormeur, les écartant de son front...se prenant le temps pour l'observer en tout calme...le trouvant beau, mâle, fort, protecteur...même si assez fat, complètement inutile et assez idiot...

*Allez, Miranda Fairchild...parce que toi, tu es la perfection en personne, hein?*

Cette petite voix de sa conscience la fit sourire...sans se soucier de le brusquer, Miranda déposa un baiser sur sa bouche suivi d'un autre et d'un autre encore jusqu'à ce qu'il ouvre finalement les yeux.

Bonjour, beau monsieur...avez vous bien dormi?

Une douce main jouant dans vos cheveux, des petits bisous sur vos lèvres, quelle meilleure façon d’être réveillé ? Jamais James son majordome n’aurait agi ainsi. C’est donc que, contre mauvaise fortune bon cœur, l’espoir du mauvais rêve était évanoui. Sébastien aurait été le dernière à se plaindre à ce moment. Il savoura en sourdine les câlineries de Miss Fairchild avant d’ouvrir ses mirettes d’azur qu’il plongea dans les eaux vertes de celles de sa compagne.

Bonjour, toi ! Oui, j’ai très bien dormi, merci. Et… toi ?

Même si toutes les attentions de Miranda prouvaient qu’elle ne lui gardait aucune rancune pour l’épisode torride vécu abruptement la veille, Darken craignait que la demoiselle n’encaisse mal des délires provoqués plus par l’angoisse que par un sentiment profond.
Non, les yeux qu’il contempla reflétaient une réelle… affection ? Le jeune homme en fut tout marri. Il hésita juste un peu avant de glisser une main dans la nuque de sa compagne pour attirer le joli minois contre le sien. Un long baiser s’échangea chastement.

Je… pour hier… je suis désolé de m’être laissé aller à, euh… mes instincts primaires. Cela dit, je ne le regrette absolument pas.

Il avait pour habitude de distribuer de faux compliments aux filles qui partageaient sa couche d’un soir avant de leur dire au revoir, histoire qu’elles le lui tiennent pas rigueur de son désintérêt total une fois l’affaire conclue. Ici, chose étonnante, il n’eut aucune intention de mentir mais doutait que Miranda admette sa sincérité, s’il avouait n’avoir jamais été aussi heureux de sa vie en passant la nuit dans ses bras. Aussi s’abstint-il de commenter leurs ébats.
Il soupira :

D’après ce que j’entends, il pleut encore. Il y a moins de vent, c’est déjà ça.

Il l’écarta de lui afin de se redresser, renfilant des vêtements dispersés.

* rien de tel que la chaleur humaine…*

Avec cette pensée aussi fugace qu’honteuse, il se dirigea vers l’entrée de leur retraite. Le spectacle extérieur était toujours assez effrayant avec vent et éclairs. Si ces conditions climatiques ne s’amélioraient pas, il leur faudrait trouver une source d’approvisionnement quelconque.

Après avoir assouvi un besoin naturel au dehors, Seb se navra :

J’aurais voulu t’offrir un magnifique petit déjeuner, avec pains au lait, viennoiseries et chocolat chaud, et vase de roses, au lieu de quoi…

Il joua avec la boîte de viande, l’air dégoûté. Sa barbe naissante le démangeait, il aurait souhaité un bon bain à bulles plein de mousse… Tant pis.
Depuis leur rencontre, ils n’avaient pas beaucoup discouru sur l’étrangeté de leur situation, Seb crut bon d’animer la conversation alors qu’il bataillait avec la languette de la conserve.

Moi, je dormais quand la tempête s’est abattue. James, mon domestique, m’a enfilé le gilet de sauvetage et puis… j’étais dans l’eau. Je… je ne sais pas nager, j’ai paniqué. Sans Miss Wong, je servirais sans doute de pâture aux requins.

La ferraille sur laquelle il s'acharnait finit par céder. Très adroit de ses dix doigts, Seb s’en entailla méchamment un. Il hurla comme un damné en jurant copieusement, l’index fourré en bouche, ce qui donna des borborygmes incompréhensibles mais très explicites. Miranda se précipita.

Je vais mourir ! C’est mon sang…

Défaillant tel un novice en chirurgie, notre courageux milliardaire tourna de l’œil.

En guise de bonjour elle eut droit à un long baiser qui sembla bien chaste si on le comparait à ceux de la nuit passée. Miranda sourit. Le pauvre semblait se trouver un peu à court d'arguments mais elle ne lui en voulut pas le moins du monde. Rien ne lui aurait fait plus horreur qu'une série de mensonges superficiels sur le bonheur et autres mièvreries. Au contraire, M. Darken fut très direct...enfin...tout direct qu'on peut être en bafouillant.

Il parvint à demander des excuses pour son comportement de la veille mais reconnut n'avoir aucun regret.

Tu n'as aucun besoin d'avoir des regrets. Je n'en ai pas, non plus.

Elle ne mentait pas du tout. Cela faisait bien longtemps que Miss Fairchild en avait fini avec les crises de conscience, jugeant que cela ne menait absolument à rien. S'ils avaient été ensemble cela ne se devait qu'à...comment avait il tourné ça? Instincts primaires. Oui, ce devait bien être ça...Quoi de plus naturel que deux êtres de la même espèce se tournent l'un vers l'autre en un situation de péril. En ce moment ils n'étaient plus la belle héritière et le milliardaire blasé, ils n'étaient que deux êtres humains attrapés dans le même cauchemar.

Quand il parla du petit déjeuner qu'il aurait voulu lui offrir, Miranda se sentit presque attendrie et suprêmement affamée. Elle coula un regard amusé au jeune homme qui bataillait avec une conserve...Il en avait de l'allure avec sa barbe naissante...elle alla même jusqu'à le trouver sexy.

Pas de chance avec la conserve. Sexy...mais affreusement inutile . Quand il avoua ne pas savoir nager, Miranda dût faire un effort pour ne pas éclater de rire...mais pas question de le vexer.

Moi non plus je n'ai pas la moindre idée de comment je suis arrivée sur cette plage. Toi au moins tu as eu ton fidèle James pour te mettre un gilet de sauvetage...

Un hurlement digne d'un porc égorgé la fit revenir sur terre, abandonnant la théorie selon laquelle on l'aurait balancée par dessus bord...La présente situation était de totale urgence...

Il avait fourré son doigt dans la bouche ce qui rendit la compréhension quelque peu ardue mais il ne fallait être ni sorcier ni trop malin pour savoir ce qu'il s'était passé.

Je vais mourir! C'est mon sang...

Calme toi, tu ne t'es que...hey! Toi!!!

Elle fit son possible pour le retenir mais il était trop grand et trop lourd alors sans trop se fouler Miranda le laissa s'étaler gentiment par terre.

Je sais que la vie est dure, mon cher...mais là...faudra s'y mettre!

Des gentils tapotements aux joues ne donnèrent rien...que faire d'autre?

Sebastien Darken...réveille toi si tu ne veux pas que je te batte pour de bon!!!, grommela t'elle en tapotant ses joues avec plus d'énergie, ce n'est pas possible...pourquoi tu ne peux pas être McGyver!!!!

Furieuse, elle alla vers l'entrée de la grotte avec la casserole et l'emplissant d'eau de pluie...revint la verser sur le visage du grand blessé, avec perverse satisfaction.

Désolée, mon chéri...à grands maux, grands remèdes!

Il semblait récupérer un peu ses esprits alors elle opta pour ignorer son regard sûrement courroucé et alla chercher sa Valentino préférée et en déchira l'ourlet, revenant près de lui, d'une façon pas trop adroite, s'occupa de panser le doigt blessé.

Tu vivras....et en t'avise pas à me faire ce cirque à chaque fois...tu es trop grand et trop lourd...et je ne suis pas Xena. la princesse guerrière, moi!

Un des passetemps favoris de Miranda, quand elle n'était pas de fête en fête...c'était de regarder la TV...surtout quelques vieilles séries. McGyver, entre elles!

AAAAarg !

Comme réveil en fanfare, Darken était servi.

Mais qu’est-ce qui te prend ? Tu es folle ?

Comme un jeune chien éclaboussé, il s’ébroua pour chasser l’eau qui l’inondait.
Un élancement dans l’index lui rappela sa triste mésaventure. Stupéfait, il vit son doigt transformé en une sorte de poupée grotesque, œuvre malhabile de la part de Miss Fairchild. Sa mauvaise humeur retomba ; il s’excusa.

Alors, j’ai tourné de l’œil ? ça ne m’étonne pas. Je n’ai jamais supporté la vue du sang, surtout du mien.

Pas fier, le bonhomme d’avouer être une telle chiffe molle. Que n’aurait-il donné à cet instant pour être le McGyver dont Miranda parlait.

* au moins, nous avons un point commun, j’adorais cette série, moi aussi.*

Remis de son malaise, Seb tenta de rattraper sa bêvue et de se montrer un tant soit peu à la hauteur. Cette conserve le narguait ; il allait lui régler son compte !
Malgré les protestations de miss Fairchild qui jugeait l’entreprise trop dangereuse, le jeune homme, buté, reprit courageusement la bataille.
Au bout de dix bonnes minutes d’efforts intensifs, il poussa un hurlement, de victoire, cette fois.
Tout heureux de l’exploit réalisé, il s’en fallut de peu qu’il ne s’étale de tout son long dans son ébauche de danse de sioux. Miranda avait sourit, ce qui fut sa meilleure récompense.
Côte à côte, silencieux, ils dégustèrent l’espèce de pâté de viande révélé sous l’emballage récalcitrant.

* Jamais rien mangé de plus dégueulasse*
C’est délicieux, n’est-il pas ? mentit-il effrontément à voix haute.

La mine de sa compagne démontrait un tel enthousiasme, qu’il n’allait pas lui gâcher son plaisir par un manque de tact. Dans le fond, ce n’était pas si mauvais. Simplement inhabituel pour un palais habitué à des mets hautement plus raffinés.
Lorsqu’ils eurent achevé ce piètre repas, la vaisselle fut rincée et rangée. Il ne resta plus qu’à faire le bilan. Peu de chose en fait.
Un œil morne contemplant le dehors déchaîné, Darken soupira :

Nous ne pouvons nous risquer dehors sous ce déluge, ce serait folie. On pourrait peut-être tenter… d’explorer cette crevasse ? Qui sait où elle nous mènera ?

S’il voulait être sincère avec lui-même, Sebastien serait bien resté sagement assis dans son coin quitte à trouver un peu de réconfort auprès de sa charmante voisine. Néanmoins, il avait une image à défendre, s’étant assez ridiculisé ainsi aux yeux de la belle. Ce caractère aventurier l’agréerait-elle ?
Afin de prouver sa détermination, le jeune milliardaire se leva et entreprit de fouiller leur « nid » en quête d’ustensiles indispensables à l’expédition projetée.
Tout en remuant leur maigre avoir, il discourut :

Avec les lambeaux de mon pyjama on pourrait faire une torche, tu ne crois pas ? Dans les films, ils font souvent ça, c’est que ça doit marcher. Il nous faudrait un bâton bien solide et long. Tu peux m’aider à en trouver un ? On emportera la couverture, au cas où il ferait frisquet là-dedans et le réchaud aussi, tant qu’à faire. Nous marcherons une heure puis ferons demi-tour si on ne voit rien d’utile.

Dissimulant mal une légère angoisse, il avisa le fond de la crevasse qui prolongeait leur refuge. Tant pis s’il avait la trouille, le jeu en vaudrait peut-être la chandelle…
D’instinct, il chercha la main de Miranda.

Miranda suivit, avec une certaine angoisse, les péripéties auxquelles s'adonna le jeune homme pour venir à bout de la conserve réticente.

*Il a été très mignon en s'excusant, le pauvre...Seigneur, Miranda...tu commences à lui en trouver des charmes (profond soupir)... ce que peut faire le désespoir...*

Quand il entama sa petite danse de la victoire, elle fut à point de l'applaudir mais se retint à temps...juste quand il faillit finir avec son humanité à terre et se contenta de lui offrir son plus beau sourire.

Ce ne fut pas un met digne du Ritz mais avec la faim qui faisait grogner si impoliment son estomac, Miranda faillit trouver le corned-beef absolument divin.

C'est délicieux, n'est ce pas?

*Piètre menteur*

Nouveau sourire enjoué.

Tout à fait.

Le petit déjeuner fut rapidement expédié. Ils remirent le tout en ordre. Restait à voir que faire le reste du temps. Miranda préféra ne pas penser à quoi pourrait mener tant d'ennui et c'est pour cela que quand Sebastien décida d'entreprendre l'exploration profonde de leur logis, elle agréa l'idée en vitesse.

Il n'y avait pas grand chose pour les aider dans leur entreprise. L'improvisation était de mise. Elle essayait de penser que ferait son cher McGyver en semblable situation...mais dut s'avouer minablement à cout d'idées. Pour une fois, Mr. Darken la surprit trés agréablement en prenant en main les préparatifs.

Avec les lambeaux de mon pyjama on pourrait faire une torche, tu ne crois pas?

Euh...oui, je suppose que oui.

Selon lui si dans les films ça marchait, il n'y avait pas de raisons pour que ça ne marche pas dans la réalité. Miranda avait ses doutes mais préféra se taire et obéissante se mit en quête d'un bâton long et solide. pas une mine affaire mais elle finit bien par en dénicher un qui pourrait servir.

La préparation de la torche leur prit un bon moment mais il fallait encore avec quoi imbiber la toile pour qu'elle brûle convenablement.

Il n'y a pas un pot de graisse ou quelque chose dans le genre...ils font ca aussi dans les films...McGyver...

Elle renonça à penser à lui et dans un élan d'inspiration fonça sur la conserve abandonnée. Il la suivit du regard sûrement étonné qu'elle arrive à penser quoi que ce soit.
Comme supposé, le corned-beef avait reposé dans un petit nid de graisse. Jubilant, Miranda y plongea les doigts.

*Beurk! Dégoutant!*

Regarde...ça pourrait marcher!

La torche enduite, il fallait espérer encore que ca marche. Le jeune homme se chargea de prendre la couverture et le réchaud et elle crût bon ajouter à leur bagage la flasque de whisky, deux bouteilles d'eau trouvées dans le coffre aux merveilles et la trousse de toilette.

On ne sait jamais!, assura t'elle en levant vers lui un regard ébranlant de candeur et bonne foi.

Le moment était venu. Miranda n'allait pas l'avouer mais elle tremblait de peur et quand il prit sa main, elle la serra avec soulagement.

La crevasse ressemblait assez à un couloir et ils s'y engagèrent. Dès les premiers mètres ils se virent plongés dans l'obscurité quasi totale, la torche s'avéra nécessaire et à leur grande joie...flamba exactement comme prévu. La lumière dévoila des alentours pas trop engageants.

Humide et sombre, le couloir de pierre s'étendait en ligne droite devant eux, parois presque lisses, le sol glissant et froid.

J'ai peur!, souffla t'elle en s'accrochant à son bras, tu crois qu'il y a des...Aaaaah! Il y a quelque chose...Aaaah!!!

Son hurlement scanda le silence en même temps qu'elle battait des bras pour se défaire de ce qu'elle avait senti la frôler.

Il y a des bestioles par là...il y a quelque chose...je veux sortir! Je veux sortir d'ici...

Mais il la retint avec force, alors, comme une petite fille affolée, Miranda se serra contre lui et enfouissant le visage contre son torse ferma très fort les yeux.

J'ai affreusement peur...je suis une lâche!!! Ne me laisse pas toute seule ici...

Finalement, son idée parut agréer Miss Fairchild. Elle se montra même audacieuse en badigeonnant de graisse les lambeaux du pyjama de Darken entortillés sur un beau bout de bois bien droit.
Plus aguerri au maniement des allumettes, le jeune homme parvint à enflammer la torche improvisée.
Téméraires, bardés de bonnes intentions autant que de provisions, le couple s’engagea dans la faille profonde de leur abri provisoire.
Tenant haut le flambeau, de peur de s’y brûler, Seb démarra l’expédition. Son autre main ne quitta pas celle de Miranda. Elle tremblait, lui ne valait guère mieux.
Quel beau couple !

* Je suis l’homme de la situation, je dois faire preuve d’intelligence et de courage ; je lui dois bien ça*

Il était fin, là, le Darken. Remorquant sa « dulcinée » d’un soir, celle qu’il n’aurait pas abordée sans ce fichu « accident » Il voulait soudainement briller à ses yeux, démontrer qu’il n’était pas aussi inutile qu’elle le supposait.
Stalactites, stalagmites, ils en virent des concrétions calcaires. Ça glissait, montait descendait… ce terrain n’était pas propice aux exploits.
Puis, Miranda cria en se collant à lui.
Un troupeau de bêtes aussi gigantesques qu’ailées les survola. Seb recueillit Miranda contre son giron qu’il souhaita aussi ferme et dur que… passons.

Bien sûr que je ne vais pas t’abandonner ici, dit-il en la gratifiant d’un baiser sur la chevelure. C’était des chauves-souris, rien que des petites chauves-souris.

Petites… Jamais il n’en avait vu d’aussi énormes mais ce n’était pas le moment de faire de la zoologie comparée.
Lorsque les tremblements de Miranda s’estompèrent, le jeune homme put l’écarter de lui et sourit :

On va encore progresser un peu, si tu veux.

La marche reprit, chaotique à souhait. Intérieurement, Darken se félicitait de son sang-froid en se demandant où il puisait ce courage inédit. Sans doute que la menotte serrée dans sa patte n’y était pas étrangère mais il préférait ne penser qu’à ses pauvres pieds si malmenés dans cette course obscure. Plus d’une fois, il s’écorcha et jura.
L’espèce de boyau qu’ils suivaient s’était nettement élargi. A présent, ils pénétraient dans une salle titanesque. La voûte était si élevée que la lueur du flambeau ne l’atteignait pas. Le temps semblait s’être arrêté. Un étrange écho régnait ce qui obligea Darken à murmurer :

On va devoir faire demi-tour. Je crains que la torche ne dure plus assez longtemps, ce ne serait pas prudent.

Il n’avait aucune idée du temps écoulé. Sa « chère » montre signée Frank Muller avait mal supporté le séjour dans l’eau salée mais elle donnait au moins l’heure exacte deux fois par jour… Sans autre repère que la diminution de son luminaire, Darken jouait la sécurité.
Il allait effectuer une rotation quand son regard fut attiré par un reflet anormal. D’abord il pensa à des cristaux renvoyant l’éclat de la flamme. Pourtant, en s’y attardant…

Allons voir là-bas, dit-il en tirant Miranda dans son sillage.

Quelques pas plus loin, ils étaient devant une paroi beaucoup trop lisse pour être naturelle. Lâchant la main de sa compagne, Seb gratta cette étrange surface.

Ça, c’est du travail d’homme ! assura-t-il. Quelqu’un a bouché un passage. On essaye de le forcer ?

Ne disposant d’aucun outil digne de ce nom, Seb se mit à fureter aux alentours. Il y avait assez de cailloux dispersés sur le sol pour que deux servent de maillet et de burin.
Confiant la torche à Miranda, Darken se sentit l’âme d’un sculpteur préhistorique.
Au premier coup donné, il hurla de douleur car, fatalement, ce fut son pouce qui le reçut. Têtu, il s’obstina.
Des ratés, il en connut. N’empêche que sous sa poigne décuplée par une sorte de rage, il parvint à entamer sérieusement l’enduit appliqué depuis sûrement longtemps vu sa fragilité. Oublieux de la sueur qui lui dégoulinait du front, des écorchures et de la poussière soulevée, Seb se concentra à sa tâche. Soudain, le son changea. Sa pierre venait de traverser quelque chose. Un rai de lumière apparut.

Il y a comme un vide, là-derrière. On va débloquer ça !

Enthousiasmé, il s’acharna davantage. Le trou s’agrandit suffisamment pour qu’il puisse y passer la tête.

C’est pas possible, murmura-t-il effaré.

Il se recula pour affronter une Miranda décomposée de curiosité.

On est tombé sur… un couloir. Je n’ai vu personne mais c’est éclairé à l’électricité. Je crois qu’on n’a pas le choix.

Il ne savait pas s’il devait se réjouir ou s’enfuir. Derrière cette ouverture, des gens avaient vécu et vivaient peut-être encore. Etait-ce la fin de leurs ennuis ou le début d’autres ?

On y va ! décréta-t-il avec vigueur, histoire de prouver sa valeur.

Le déblayage leur prit un certain temps avant que l’ouverture soit suffisamment large pour s’y glisser en entier.
Se comparant presque à Indiana Jones, Darken étrenna la trouée. Que c’était étrange de se retrouver en terrain civilisé. Galant, il aida Miranda à le rejoindre ; la torche inutile à présent fut laissée de l’autre côté.
Serrés l’un contre l’autre, ils observèrent ce corridor glacial sans savoir par quel bout l’aborder.
Puis, résonna un cri féminin :

Chicco ! Reviens ici.

Deux secondes plus tard, un charmant singe leur tira la langue.

La spéléologie n'étant pas sa marotte, Miranda avait passé outré les merveilles souterraines offertes à la lumière de la torche. Elle était trop occupée à essayer de voir où poser ses pieds...ses pauvres petits pieds habitués à Jimmy Cho ou à Manolo Blanik, qui recevaient des soins experts une fois par semaine...et maintenant...quelle misère!

Et puis les bestioles volantes. Elles étaient, à son avis plus grosses qu'un Spitfire...bien entendu, vu la trouille qu'elle avait tout lui semblait démesuré.

*Que c'est bon qu'il soit là*

Cette pensée faillit la faire sourire en se taxant d'idiote mais l'abri offert par les bras de Darken tenait du paradis dans cette situation affreuse.

Il déposait un baiser sur son crâne en lui assurant qu'il n'allait pas l'abandonner et que les chauves souris n'étaient des petits animaux inoffensifs...mais pas moins laids pour ça!

La progression dans ce boyau infernal se poursuivit une fois qu'elle eut arrêté de trembler comme une feuille. Sebastien semblait imbu d'un courageux sang froid assez nouveau chez lui, au critique avis de la demoiselle de société qui se laissait mener docilement par l'intrépide.

Ils aboutirent enfin à une énorme caverne, à la voute aussi si ce n'est plus haute que celle d'une cathédrale. Miranda demeura un instant, statique en admirant cette merveille de la Nature. Que de formes étranges, semblables à des statues sans visage...à la lumière mouvante de la torche, elle en décelait des couleurs différentes.

C'est merveilleux!

L'écho lui renvoya ses paroles. Cela l'amusa énormément.

Eho!Eho! Bonjour, Miranda!!!

M. Darken la considéra comme si elle était devenue complètement folle mais elle lui dédia un joli sourire et reprit une attitude sage et rangée, en attendant des instructions. Ça ne tarda guère, en fait.

On va devoir faire demi-tour. La torche ne va pas durer plus assez longtemps, ce ne serait pas prudent.

*Ah, non? Et revenir dans ce piège plein de chauves souris géantes...et là, sans torche...elles nous bouffent. Non merci, M.Darken*

Tu crois?, demanda t'elle d'une toute petite voix.

Mais il n'y eut pas de réponse, l'explorateur de fortune venait d'apercevoir quelque chose qui attirait fortement son attention. Il la tira à sa suite, faute de mieux Miss Fairchild suivit, docile.

Un mur! Parce qu'en toute évidence il s'en agissait bien d'un et pas du tout dû aux caprices de mère Nature.

Ça c'est du travail d'homme!, assura Darken en grattant la surface lisse.

C'est ce que je pensais aussi, se trouva t'elle en train de dire en se demandant pourquoi diables un être humain voudrait construire un mur dans une caverne...allez savoir!

Quelqu'un a bouché le passage. On essaye de le forcer.

Ce serait une bonne idée...tu as essayé avec "Sésame, ouvre toi"?

Regard noir. Nouveau sourire.

Elle le regarda s'atteler à la tâche, se contentant de soutenir la torche. Comme homme préhistorique Sebastien Darken n'aurait pas fait long feu. Il se tapait sur les doigts une fois sur trois, en jurant à voix basse. Pris d'une nouvelle énergie il s'y appliqua tant et si bien, qu'au bout d'un bon moment...un rai de lumière perça par l'orifice produit.

Il y a un vide, là derrière. On va débloquer ça!

On, ça sonnait à plusieurs et Miranda n'avait nulle envie de se mettre à la maçonnerie...pas du tout! Il s'en chargea tout seul...en plus c'était un délice de le voir tout en sueur, couvert de poussière et tout écorché...il ressemblait à un vrai héros de légende.

*Après tout, il pourrait même devenir quelqu'un d'intéressant...et utile*

Pensée peu charitable vis à vis de quelqu'un qui l'avait protégée d'un cochon sauvage avec un déo, avait trouvé un abri pour eux, l'avait rassurée...à sa façon, pendant la tempête, éloigné les affreuses chauve souris et qui maintenant semblait avoir trouvé...

Un vide?

Elle s'était attendue...qui sait? peut être au lobby d'un hôtel cinq étoiles?

On est tombés sur...un couloir. C'est éclairé à l'électricité...Je crois qu'on n'a pas le choix.

Électricité. Mot magique. Cela voulait dire civilisation. Miranda trépignait d'impatience et quand il eut suffisamment de lumière venant de l'autre côté, elle lâcha la torche et l'aida à déblayer le passage. Ce ne fut pas une mince affaire mais ils y arrivèrent après un certain temps.
Il passa en premier puis l'aida à le rejoindre. Nul doute...l'endroit n'avait rien d'une caverne préhistorique. L'être humain moderne avait été ou était encore présent en ces lieux.

Instinctivement, Miranda se serra contre son héros, ravie de se sentir si gaillardement protégée.

Tu crois qu'il y a quelqu'un dans le coin?, s'enquit elle en levant vers lui un regard étincelant d'espoir et...enfin! de quelque chose d'indéfinissable qu'elle même ne parvenait pas à trop bien comprendre.

La réponse résonna, les prenant totalement au dépourvu.

Chicco! Reviens ici!

Voix de femme...et puis la femme en personne. D'instinct Sebastien s'était passé la main dans les cheveux et souriait. Miranda, elle ne fit rien d'autre que se tenir le plus près possible de lui , signifiant clairement la possession absolue de ce territoire là...d'autant plus que la créature qui venait d'apparaître était...très, très séduisante.

Mais ce n'était pas cela qui ferait baisser humblement la tête à une créature aussi imbue de soi que l'était...

Bonjour, je suis Miranda Fairchild...auriez vous la gentillesse de nous indiquer où se trouve...la civilisation? Mon ami et moi, avons eu ...disons , un contretemps et nous sommes perdus! Sympathique, le petit macaque!

Le tout sur un petit ton guindé et suffisant, non sans lever vers M.Darken, qui semblait pâmé par la nouvelle arrivante, un regard d'incandescente séduction.

*Bon sang, Miranda...tu es jalouse?...Ne sois pas idiote...mais tu l'as vu en premier*

La jeune femme leur sourit, accueillante et aprés avoir décliné son identité les pria de la suivre.

À la grande horreur de Miranda, le sympathique macaque vint se percher sur son épaule, lui tirant un cri., mais on lui assura ...d'un ton moqueur? que la bestiole était tout à fait inoffensive. Darken sembla beaucoup s'amuser de la situation...mais en aucun moment ne lâcha sa main, ce qu'elle lui remerciait du fond du cœur.

La promenade ne dura pas trop longtemps. Ils parcoururent quelques galerie illuminées et finirent par aboutir dans une espèce de salle...qui comparée à la grotte où ils avaient passé la nuit...tenait presque du lobby de l'hôtel cinq étoiles dont Miranda rêvait...

C’était inouï. En quelques minutes, Darken se trouva face à un singe leur tirant sa belle langue rose puis… il vit une splendide créature se pointer.
Chassez le naturel, il revient au galop dit l’adage. Seb n’y coupa pas. Les yeux lui sortirent presque des orbites devant l’apparition divine. Qu’importe son allure d’homme des caverne ou d’orang-outan débarqué du zoo, il était déjà tout sourire dehors…
Miranda se présenta avec une pointe d’humour qui la changeait agréablement. Bizarre mais Darken eut l’impression qu’un de ses pieds subissait une singulière mutilation, histoire de le ramener sur terre.
La ravissante créature nommée Sealight les invita à se joindre à elle apparemment pas si surprise que ça de leur venue intempestive. Sans quitter la main de Miranda quoique ses yeux ne se lassaient pas de la croupe rebondie de Miss Océana, Seb suivit. Il rigola intérieurement devant les efforts de sa compagne pour supporter le mignon macaque juché sur son épaule.

* Entre bêtes, elles devraient se comprendre*

A peine émise, cette idée le rendit honteux. S’il jugeait Miranda bête, que penser de lui ? Modeste, pour une fois, il s’abstint de commentaires.

Ils débouchèrent dans une vaste pièce où du mobilier sommaire quoique fonctionnel les accueillit en compagnie d’un autre humain.
Un autre rescapé ? Un médecin ? Seb se réjouit déjà prêt à dénombrer la liste de ses maux divers.
On ne lui en laissa guère le temps ; des verres d’eau furent distribués. De l’eau ? Ah non, alors ! Saisissant la fiasque de whisky, Seb la brandit fièrement :

Buvons à cette rencontre ! Nous sommes trop ravis de rencontrer des civilisés. L’un de vous peut-il nous dire où nous sommes ? Vous excuserez nos tenues négligées. Ramper dans cette caverne pleine d’horribles chauves-souris ne fut pas de tout repos, soyez-en assurés. J’ai même croisé une iule longue de près d’un mètre. Je ne te l’ai pas dit, ma chérie, afin de préserver tes nerfs.

Regard attendri vers Miss Fairchild, appuyé vers leur hôtesse. Ohoh !… Le Jess relevait un sourcil plutôt circonspect ? Serait-il offensé, jaloux ? Bon, ce n’était pas le moment de créer des embrouilles. Sourire Rembrandt ( marque déposée de blanchiment des dents) affiché, Sébastien reposa son verre.

Pas que nous soyons trop exigeants mais pourriez-nous, euh… nous soigner et nous indiquer nos quartiers ?

Crotté de la tête aux pieds, Seb se sentait mal dans tous les sens du terme. Il avait un urgent besoin de se débarrasser des crasses qui gâchaient son humanité.

Diligente, Océana désigna un lieu approprié aux ablutions. Ce fut un pur bonheur. Darken s’y précipita avec entrain, Miranda dans la foulée. Sitôt la pièce conquise, ses vêtements s’envolèrent. Il aurait pu demander à Miss Fairchild de passer la première mais il était vraiment trop pressé. Une cabine de douche fut distinguée, il marqua un temps d’arrêt.
Lui qui n’avait vécu que des lessivages organisés sous la gouverne de majordomes…confronté à ce truc novateur, il ressentit comme une lacune.
Que devait-il faire ? Entrer dans la cabine, soit. C’était élémentaire. La porte coulissa sans trop de mal. L’intérieur était assez vaste, ce qui le ravit. Par contre l’installation semblait dater d’un autre âge. Où diable étaient mitigeur et jets multiples ? Il se sentait franchement un idiot fini en bataillant avec les antiques boutons. Une pluie glacée lui tomba dessus, il ne put s’empêcher de crier en se reculant de la vieille pomme. Fâché, il décida de changer de cible et tourna l’autre. Cette fois, il hurla sous la giclée d’eau bouillante.

Mais comment ça marche ce truc ! grogna-t-il prêt à donner un coup de pied dans la plomberie.

Mal lui en prit ! Avec l’eau répandue, le carrelage usé était terriblement glissant. Cela ne rata pas, Seb s’étala en jurant. Situation grotesque, il n’arrivait à se remettre debout, patinant et dérapant à chaque tentative. Une main secourable se tendit, il l’agrippa mieux qu’une planche de salut. Avec un sourire un peu mutin, Miss Fairchild venait de lui sauver sinon la vie, au moins les apparences.

Euh… merci. Saurais-tu faire fonctionner cette machine ?

Miracle ! Elle savait. Emballé, il aurait bien sauté de joie mais se méfia du sol si traître. C’est néanmoins très joyeux qu’il étreignit sa charmante compagne et qu’il se rendit alors compte qu’elle était dans la même tenue que lui, c’est-à-dire sans tenue du tout.
L’éclairage de la cabine lui permit de la détailler de partout.

* Mazette, quel joli morceau*

Pour saluer dignement une aussi belle créature, le garde-à-vous était de mise. Sans honte, Darken prouva à quel point la Miss lui faisait de l’effet. Elle ne pouvait pas manquer de le remarquer et ne s’en offusqua pas, au contraire.
Transporté, Sébastien s’empara de la bouche tendue vers la sienne. Un tourbillon de sensations déferla chez le jeune homme en émoi qui désira pousser son avantage.
L’eau tiédie à souhait les inondait, et alors ? Un autre torrent les dévorait. Le savon, une banale brique vétuste, entra en action. Patientes et prudentes, les mains du jeune homme le baladèrent des épaules au dos de sa déesse qui ne demeurait pas en reste.
Charmante façon de sa laver, finalement. Les doigts habiles de la demoiselles étaient nettement plus agréables que ceux de James.
Quelle était douce et délicieuse, cette demoiselle. Audacieuse aussi, ce qui ne gâtait rien.
Il souhaita la porter vers des sommets jamais atteints. Ses voyages exotiques lui en avaient appris des choses en ce domaine. Il ne lésina pas sur les moyens.
La cabine de douche n’avait probablement pas connu ce genre de débordement depuis longtemps. Le chant que ce curieux duo entonna gaiement aurait peut-être dérangé les ancêtres qui vécurent là. Ils s’en moquaient éperdument, s’abandonnant juste à la passion de leurs sens.
Les parois de la cabine ne mutilèrent pas les arrières de Miss Fairchild malgré la pression intense subie. Des pensées chaotiques encombraient le cerveau de Darken. Pour une fois, il ne pensait pas à lui mais à elle. Etrange sentiment…
Après la fusion vint la séparation obligée par la nature. Seb ne quitta cependant pas les bras de Miranda à qui il coula encore de savoureux baisers.

* Tu dois lui dire quelque chose… Quelque chose d’intelligent*

Fixant intensément son amie, il avoua, penaud :

Tu es merveilleuse. Je ne suis pas le meilleur des hommes, peut-être même le pire des cons mais… pour toi… j’apprendrai. Je t’aime.

Banal ? Pas tant que ça pour qui connaît Darken. D’ailleurs la belle ne lui en voulut apparemment pas puisqu’elle répondit assez fougueusement à son baiser.

Civilisation quand tu nous tiens! Impossible de s'en passer, aussitôt sous la lumière électrique et en présence d'un autre être humain...on reprend les vieilles habitudes...ou presque!

Miranda ne resta pas sans remarquer la réaction de son compagnon devant la superbe créature nommée Océana. Quel nom! Cela évoquait mer et brise...mais elle n'en avait que faire de la mer et de la brise...pas tant que Sebastien lorgnerait la femme comme s'il n'en avait jamais vu une....elle lui écrasa discrètement un pied pour le faire revenir à la dure réalité de la vie.

Suivant docilement la demoiselle en question, avec la macaque lui ébouriffant encore plus (si possible!) les cheveux ils avaient fait connaissance d'un deuxième être humain...fière allure, le jeune homme et docteur par surcroit. Quel soulagement, pensa Miranda...au moins il y aurait quelqu'un pour soigner Darken de son inutilité et ses multiples méfaits!
Contrairement à son compagnon, Miss Fairchild se remit à sourire poliment quand le jeune homme se présenta: Jess Owens.

Enchantée!, point final. Pas de flirt effréné. Elle savait se tenir. Elle.

On but à cette rencontre inespérée...à croire que la fiasque de Seb avait des pouvoirs de régénération surprenants...on buvait mais il y restait toujours quelque chose!

Dans l'état lamentable où ils se trouvaient rien de plus naturel que rêver d'eau claire et savon...Souhait exaucé. Miss Sealight, définitivement très maritime la belle plante, les conduisit vers une salle de bains, qui sans être d'un luxe démesuré ni rien de semblable, remplissait bien son office de salle d'eau.
Là, M. Darken oublia ses manières et ignorant le "Ladies first", s'élança vers la cabine de douche tout en se défaisant de ses vêtements...comme si Miranda était devenue tout à coup invisible.

*Wow...la pudeur et celui là...sont pas allés ensemble à l'école!*

En fait, elle n'allait pas jouer les outragées mais la situation était un peu...hors normes. Quel genre d'homme se met si allègrement à poil pour vous chiper le tour sous la douche? Évidemment un goujat nommé Sebastien Darken qui ne pense qu'à lui...à lui...et puis encore...à lui.

Sans perdre miette du spectacle, elle le vit s'engouffrer dans la vaste cabine et commencer à lutter avec les boutons de la douche. Elle se tordait de rire. Jamais de sa vie, elle n'avait croisé un inutile pareil. Jurons par ci, cris par là...

*Manque qu'il se fiche en l'air*

Vlam! La grande humanité et l'amour propre de M.Darken atterrirent ensemble. Miranda dut se mordre la lèvre pour en pas éclater de rire de façon...scandaleuse....au lieu de cela, son âme charitable et une bonne dose de curiosité la poussèrent à aller voir s'il vivait encore...quoique la sonorité de ses jurons la rassura d'emblée, alors, sans départir de sa bonne humeur, elle se déshabilla aussi et faisant une apparition très spontanée dans la cabine, lui tendit la main.

J'espère que tu ne t'es rien cassé.

Euh...merci. Saurais tu faire fonctionner cette machine?

Elle lui dédia un sourire resplendissant par dessus l'épaule.

Oui. Je sais.

À croire que cette réponse si positive lui enflamma l'esprit. Il l'étreignit comme s'il craignait la voir se sauver alors qu'elle n'avait l'intention d'aller nulle part.

*Diables...*

Une chose est faire l'amour avec un quasi inconnu à merci de l'obscurité,en pleine Apocalypse...et une autre très différente se retrouver avec le même individu, toujours sans rien dessus, sous la douche...et avec de la lumière à satisfaction. Miranda le fixa de ses grands yeux, légèrement écarquillés, se surprenant elle même de tant d'audace...

La suite...ah, la suite! Miranda en garderait à jamais le souvenir de cette première douche en commun. Des ces sentiments incendiaires qui s'emparèrent d'eux, sans répit ni raison. Une véritable folie échevelée, la passion délirante qui les emportait sans aucune mesure...sans arrières pensées, comme s'ils étaient nés pour cet instant parfait, sans autre souci que s'aimer comme si le monde allait finir la minute suivante.

*Mon Dieu...je suis devenue folle...oui, je suis devenue folle*

Et elle l'embrassait pour prouver cette vérité incontournable...délicieuse folie.

Puis vint l'aveu. Les paroles les plus stupéfiantes qu'elle n'aurait jamais cru entendre de sa bouche...en ce moment. À cet endroit.

Tu es merveilleuse. Je ne suis pas le meilleur des hommes, peut être le pire des cons...mais pour toi...j'apprendrai. Je t'aime.

*Il m'aime? Il m'aime!...il t'aime...*

Elle sentit son petit cœur démarrer encore plus follement, déjà qu'il était drôlement emballé,sans trouver que dire pour plus qu'elle chercha les paroles adéquates...tout tournait dans sa tête, une seule constante brillait comme un phare: bonheur! C'était donc ça? Et ça arrivait de façon si inopinée...la prenant au dépourvu...

Je...euh!...

À quoi bon essayer, elle avait perdu la faculté de parler...mais se prit de façon assez éloquante pour lui faire comprendre que ses sentiments étaient pleinement agrées...acceptés...désirés...

Il fallut, tôt ou tard, quitter la douche. La cérémonie de séchage faillit déchainer d'autres turbulences mais la bienséance s'imposant ils firent main basse sur les vêtements fournis par la demoiselle des lieux et ainsi, avec toute la grâce que dicte le décorum social, ils se présentèrent devant leurs hôtes de fortune.

Outre cet amour si récemment découvert autre chose rendait Miranda folle de joie...elle avait des chaussures. Pas des délicieux Jimmy Cho ni rien de semblable...mais après avoir couru la nature en maltraitant ses délicates plantes, les baskets portés à présent tenaient de la pure gloire.

De nouveau en société, Miss Fairchild opta, on ne sait jamais, pour ne pas quitter son cher et tendre inutile, d'une semelle. Le tenant de la main , lui coulant, de temps à autre, un regard chaleureux, appuyant sa joue contre son bras musclé, se serrant contre lui...s'assurant à chaque instant, de faire sentir sa présence...Miss Sealight, toute océanique qu'elle put être, n'allait pas distraire l'attention de son Seb, à elle...

*Ah! C'est merveilleux naufrager!*

Amoureux… Etait-ce possible ? Cette île devait disposer de certains pouvoirs car jamais, en temps normal, Seb n’aurait éprouvé un sentiment pareil pour cette fille, si mignonne soit-elle.
Il était très confus car, ben oui, c’était une première dans son existence.
Là, démuni de tous ses attributs de richesse doré, il pouvait être quasi sûr d’être aimé pour lui-même ce qui était novateur et franchement satisfaisant. Miranda venait de lui démontrer de façon fracassante qu’il ne lui était pas indifférent. Pour conserver de l’attrait à ses yeux, il se sentait prêt à conquérir le monde. La sortie de la douche faillit renouveler leurs ébats mais leurs hôtes devaient les attendre aussi ils se vêtirent sagement avant d’aller, main dans la main, retrouver les civilisés. Les habits étaient un peu rugueux au goût de Darken qui avait eu bien du mal à enfiler des chaussettes. Son cher James n’étant plus là, sa fierté l’obligeant à ne pas requérir de Miranda des choses tellement banales, il laça lui-même ses baskets peu usées qu’on lui avait fournies.
Dans la pièce… cuisine ? Ils purent s’asseoir devant Owen et la très belle Océana. Cette fois, Seb était calmé, il ne tenta pas d’être séducteur. D’ailleurs, pour son plus grand bonheur, Miranda parut vouloir afficher ouvertement qu’il lui appartenait. Ça ne le gêna pas, au contraire. Volontairement tendre, il lui entoura la taille pendant que la conversation s’engageait.
Ils en apprirent de belles ! De quoi tomber par terre, en fait.
Si Owen était un « rescapé » comme eux, la splendide créature était là depuis près d’une année. Pas là sur Alpha mais sur une île juste à côté peuplée d’habitants forcés. Pour d’obscures raisons on ne pouvait jamais s’éloigner de plus de 2 kilomètres et aucune radio ne fonctionnait.
Autour d’un verre d’eau ( au grand dam de Seb qui se serait bien enfilé n’importe quelle bonne bouteille) se déballa toute l’histoire des uns et des autres.
D’après Océana, la tempête sévissait encore mais n’allait pas tarder à s’arrêter.
On leur montra aussi une sorte de carnet gribouillé par un illustre inconnu qui crevait de trouille en évoquant la possibilité d’un passage vers une terre différente où régneraient des dinosaures.

* Ce gars avait trop bu, le jour où il a écrit ça.*

Vint un moment très agréable : la bouffe ! On ne pouvait pas dignement appeler repas ce que Owen leur servit mais ce qui étonna Seb fut surtout que si tout dans cet endroit, était vétustes, les provisions, elles, semblaient intactes.
La réponse d’Océana à cette question le laissa pantois quand elle parla d’un champignon qui accordait les désirs. Régulièrement, elle venait sur Alpha remplacer les vivres et en quérir d’autres. Aussitôt Darken souhaita faire la connaissance de ce phénomène mais il devrait encore patienter pour aller sur Bêta.
La soirée s’avança en questions-réponses puis Owen les expédia dans leurs quartiers.
Là, Seb tira un nez car le genre de dortoirs communs qu’on leur octroyait agaçait son intimité.
Il aurait souhaiter récidiver un certain rapprochement avec sa belle mais…
Avec un autre couple à proximité, pas question de s’exposer. Il se marra intérieurement en constatant qu’Owen semblait partager une gêne identique à la sienne.
Enlacés deux par deux, ils s’endormirent gentiment.

» Au bord d'une falaise...