Proposition [FE]

Pendant près de vingt quarte heures, Julie tenta de faire oublier à Achille la belle Hélène mais ce n’était pas chose aisée, il voulait sa vengeance et rien ni personne ne pourrait l’en empêcher. De plus voir le roi Soleil avec la blonde sulfureuse, ne rendait pas les choses facile, il fallait trouver un moyen pour que les deux hommes ne se retrouvent pas dans la même pièce. C’est là que Julie eut une idée, bon, ce n’était pas la meilleure de toute mais il fallait penser à la sécurité de tous.

La journée avait passé très vite et la jeune avocate venait de finir une requête des plus banale, la soirée était chaude et la mer n’attendait qu’elle, se changeant dans son bungalow, elle se dirigea donc vers l’océan et posa sur la plage une serviette, son bronzage était parfait et quoi de mieux qu’un bain de nuit. Trempant un orteil dans l’eau, elle sentit sa tiédeur, regardant autour d’elle personne à l’horizon, elle défit son maillot de bain et se lança dans la mer.
Arrivée à une certaine distance, elle se tourna vers le rivage et aperçut une silhouette s'approcher, elle ne voyait pas qui cela pouvait bien être, mais il ne fallait surtout pas que cette personne la voit dans cette tenue d’Eve, elle recula de plus en plus loin. Julie n’avait plus pieds et attendait tout en battant des jambes que la personne en question parte, mais manque de chance, elle s’assit sur le sable et regarda la mer. Mince, la jeune avocate n’allait pas rester là à attendre. Elle avança un peu et toucha enfin la terre ferme sous ses pieds.
Que pouvait-elle faire ?? Ouf, la personne sur la plage se relevait, il était temps, mais au lieu de repartir vers le village, elle enleva ses vêtements et se dirigea vers l’eau bleu, c’était un homme vu son anatomie il n’y avait aucun doute là-dessus. Mince alors il venait vers elle, alors pour ne pas se faire voir elle plongea la tête sou l’eau, une main lui effleura le dos et elle avala une bonne dose d’eau. Retirant sa tête de l’eau elle toussota et sentit deux bras lui entourer la taille, ses yeux la picotaient et elle ne pouvait pas bouger, elle avait beau se démener mais rien n’y fait la poigne de cet homme était comme une roc.
La seule chose qu’elle pouvait encore faire était de crier, mais quelqu’un l’entendrait-elle ? surement pas, et Achille où était passé Achille ?

Lâchez moi ! AU SEC……

La bouche de l’homme s’était échouée sur la sienne, elle était prisonnière….. Enfin elle put distinguer un visage et c’était celui du Grec, elle fut vraiment soulagée et s’abandonna dans ses bras lui rendant son baiser.

Tu m’as filé une sacrée trouille….. Que fais-tu ici, je pensais que tu avais beaucoup de travail ?

C’est vrai que le beau blond lui avait manqué et c’était peut-être le moment ou jamais de lui demander.

Je me doute que tu ne peux pas partager le même espace que Louis, alors je voudrai te proposer de venir vivre chez moi…… Juste le temps que les choses se tasse, je ne veux pas t’accaparer mais ce serait une occasion pour mieux nous connaitre ?

Allait-il accepter ou non ? C’est vrai que c’était rapide il faut bien le dire mais, sait-on jamais…

L'entretien, ou plutôt le monologue de Miranda et les sages conseils de Richard, donnèrent à Achille de quoi ruminer toute la journée. Son humeur n'ayant pas amélioré d'un poil, il se montra particulièrement hargneux avec tout le monde, jouissant misérablement de la crainte qu'il découvrait dans les yeux des autres. Normalement effrayer son prochain, à moins que ce soit l'ennemi, ne lui procurait pas grande satisfaction mais en ce moment ça lui détendait au moins les nerfs.

La veille avait été une journée infernale qu'il aurait volontiers oublié de pouvoir le faire mais cela s'avérait tout simplement impossible. Richard avait raison en lui disant qu'il faudrait faire preuve de maitrise en croisant Hélène ou encore ce pitre de Louis sans avoir envie de leur tordre le cou.

*Maudite femme...elle aura réussi à tourner la tête de cet idiot...Je devrais aller le secouer un peu...mais non...qu'il aille se faire foutre, m'en fiche...qu'il se tire d'affaire tout seul...*

Il l'avait vu de loin, tôt le matin se rendre vers le Champignon. Pas qu'il l'espionnât mais le voir si diligent de si bonne heure ne manqua pas d'attirer son attention. Le voir revenir sur ses pas, les bras chargés de paquets et se diriger vers le bungalow des nouvelles, le fit fumer de rage...de quoi lui gâcher irrémédiablement la journée...qui avait pourtant si bien commencé!

Julie! Évoquer les moments passés avec elle, lui rendit un peu de bonne humeur pour survivre décemment la journée qui traîna en longueur. Houspiller les gars de la Milice, le remettait normalement d'aplomb...ce jour là, ce fut râté et pourtant il n'y alla pas de main morte. Après un casse croûte pris sur place, il continua à gueuler des ordres à droite et à gauche comme s'ils étaient à la veille d'une guerre en toutes règles, ignorant les regards courroucés que lui adressaient ces soldats de fortune. Il espéraient que s'ils se trouvaient face à l'ennemi, celui soit aussi ou plus minable que cette troupe de...

*Pense plus...pense plus...ce ne sont pas tes Myrmidons...demande pas des miracles!*

C'était exténuant. Quand enfin, il les renvoya chez eux, ils trainaient les pieds, fourbus de fatigue, le haïssant un peu plus que la veille mais orgueilleux d'avoir survécu à sa tyrannie...une journée de plus.

Faute de mieux, il traina par là, sans savoir trop bien que faire. En tout cas, pas question de rentrer au bungalow partagé avec Richard et Louis...La plage lui sembla une alternative pour s'y reposer et penser un peu. La mer avait toujours apaisé son esprit, d'autant plus qu'à cette heure, la nuit étant déjà tombée, il ne risquait pas d'y rencontrer âme qui vive.

Erreur. Quelqu'un avait eu la même idée que lui. Quelqu'un qu'il connaissait très bien en fait. Resté en retrait, il suivit les faits et gestes de la baigneuse nocturne, la lune éclairait ses courbes...un spectacle digne d'être suivi. Achille ne s'en priva pas...sa journée avait été minable, voilà de quoi changer radicalement ses idées. Il la vit ôter son maillot de bain et entrer dans l'eau avec évident plaisir. Elle s'éloigna du rivage en quelques brassées vigoureuses alors il avança sur le sable et s'y assit, comme s'il n'avait rien de mieux à faire. En fait, il n'avait rien de mieux à faire!!!

Elle l'avait vu mais à la distance qui les séparait sûrement pas reconnu. La situation l'amusa et il décida d'en tirer parti. Se relevant, il procéda à se déshabiller calmement avant d'entrer à son tour dans la mer tiède.

Pas à dire il venait de lui ficher la peur de sa vie...même si ce n'était pas son intention. Elle se débattit comme une folle se croyant attaquée par un inconnu mais ne tarda guère à le reconnaitre, changeant radicalement d'attitude.

Tu m’as filé une sacrée trouille….. Que fais-tu ici, je pensais que tu avais beaucoup de travail ?

Il sourit et l'embrassa de nouveau, y prenant grand plaisir.

J'ai eu pas mal à faire mais même les héros antiques ont droit à un peu de repos.

Elle semblait très contente de se trouver là, avec lui et Achille ne pouvait pas se plaindre non plus. Le moment était parfait....pourtant elle lui sembla un peu tracassée.

Il y a quelque chose qui te préoccupe, Julie? Quelque chose que tu veuilles me dire?

C'était bien le cas.

Je me doute que tu ne peux pas partager le même espace que Louis, alors je voudrais te proposer de venir vivre chez moi… Juste le temps que les choses se tassent, je ne veux pas t’accaparer mais ce serait une occasion pour mieux nous connaitre ?

Bien entendu de son temps, les choses se passaient autrement mais Achille ne se sentait pas âme de moralisateur...autres temps, autres mœurs, en plus il fallait dire que cette proposition était plus que tentante.

Tu as raison...je n'ai aucune envie de me trouver face à face avec ce...enfin...

Il lui écarta une mèche de cheveux du visage et s'empara lentement de sa bouche, la savourant avec délices.

Je serai très content de mieux te connaître...il y a beaucoup de choses que tu dois encore m'apprendre sur...ton temps!

Et parlant de temps, il semblait n'avoir aucune envie d'en perdre. Antiquité ou temps modernes, les désirs humains demeurent les mêmes. La Lune fut la seule complice de leur ébats aquatiques...Joyeux ébats scéllant un accord qui leur convenait parfaitement l'un et l'autre...

Comme quoi, le hasard fait parfois très bien les choses...

Écoutant les paroles de la jeune femme, Achille fit mine de réfléchir à sa proposition, ce qui était normale vu l'ampleur de celle-ci, mais pas de quoi en faire un drame, si il acceptait, Julie serait plus qu'heureuse par contre si il refusait et bien tant pis, ils apprendraient à se connaitre différemment.

Tu as raison...je n'ai aucune envie de me trouver face à face avec ce...enfin...

Bien sûr elle comprenait parfaitement qu'il ne veuille plus voir de près le roi soleil et encore moins lui parler, barbotant toujours dans l'eau les mains d'Achille sur ses hanche elle se sentit plus que bien à cet instant, il leva l'une de ses mains et écarta une mèche de cheveux de la jeune avocate puis prit possession de sa boche dans un baiser plein de passion, elle en fut ravi et chavira avec lui dans les délices de ce baiser. Reprenant contenance elle l'entendit dire :

Je serai très content de mieux te connaître...il y a beaucoup de choses que tu dois encore m'apprendre sur...ton temps!

Hum !!! C'était si bon de se faire toucher ainsi, Achille avait des doigts de fée et savait comment s'en servir pour faire tout oublier à la demoiselle, elle ne put même pas répondre qu'elle était heureuse de savoir qu'il avait accepté, qu'il prenait une nouvelle fois ses lèvres mais plus fort que jamais, comme si la jeune femme était pour lui la seule chose qu'il désirait. Elle en s'en plaignit pas le moins du monde au contraire, elle se sentait flotter sur un petit nuage. La seule chose qu'elle put lui offrir à cet instant fut un immense sourire.

Jamais Julie n'avait fait l'amour sur une plage et encore moins dans l'océan c'était vraiment merveilleux, magnifique, splendide, elle ne pouvait pas trouver de mots qui aille avec ce qu'elle ressentait en ce moment. Après ces ébats très agréable il faut bien le dire les deux amants se rhabillèrent très vite et partir en direction de la maison de la miss, la soirée ne faisait que commencer....
Ouvrant la porte, Julie laissa entrer le jeune homme devant elle, puis le poussant à l’intérieur referma le panneau de bois, elle avait faim et surement que lui aussi, alors elle lui fit signe de s’asseoir et alla vers le réfrigérateur pour y prendre la salade de pomme de terre qu’elle avait confectionné le midi.
A chaque fois qu’elle passait près d’Achille, elle lui caressa les cheveux, ils étaient magnifique et encore mouillés, il voulut l’aider un peu mais elle refusa, pour l’instant, il devait se reposer, il avait vraiment l’air fatigué, après un bon repas et une bonne nuit de sommeil il sera en pleine forme, si elle le laissait dormir….
Le couvert était dressé et la jeune femme s’installa en face du beau blond, elle le servit et se servit ensuite, puis tout en mangeant elle le regarda, le silence ne s’installerait pas pour longtemps car Julie commençait à poser des questions :

Alors, comment s’est passé ta journée ? As-tu vu Richard ? Ton nouveau poste de chef de la milice te plais ?...... Excuses-moi, je ne veux pas t’ennuyer avec mes questions, par contre j’ai une idée, pour tes affaires c’est moi qui irai les chercher, ce n’est pas le moment que tu fasses de mauvaises rencontres, enfin tu me comprends.
Par contre il est déjà tard alors j’irai demain matin à la première heure.

Julie était bien bavarde ce soir et ne voulait pas trop assommer le jeune homme avec ses questions mais de tempérament assez curieux elle voulait tout savoir et lui demanda encore :

Tu sais je connais ton histoire mais les livres ne raconte pas tout, alors parle-moi u peu plus de ta vie passée, je sais ce n’est pas facile, mais je voudrai avoir plus de détails si cela ne te gène pas bien sûr ?

Finissant son assiette, elle écouta avec attention ce qu’il disait, c’était si bon d’avoir un peu de compagnie après ce qu’il y était arrivée, elle voyait déjà le vent pousser les nuages et se sentir enfin libérée des mauvaises choses qui lui étaient arrivées.

Julie était la loquacité même ,ce soir. Achille aurait pu jurer que la jeune femme était assez nerveuse et se doutait bien en être un peu la cause.

Il se sentait lui même un peu hors lieu dans cette habitation nettement féminine mais opta pour ne pas se faire des problèmes et s'assit sagement sur une chaise, la regardant aller et venir, comme une petite fourmi laborieuse. N'aimant pas être désoeuvré, Achille proposa son aide même s'il ne se voyait pas en train de faire la cuisine ni rien de trop domestique en fait...Entre autres, ce soir il découvrit que Julie semblait beaucoup aimer ses cheveux, vu qu'elle les touchait sans cesse. Il se garda bien de lui en faire la remarque...après tout c'était une sensation très plaisante.

Alors, comment s’est passé ta journée ? As-tu vu Richard ? Ton nouveau poste de chef de la milice te plait ?

Un peu pris de court par ce feu nourri de questions, il se contenta de sourire, placide, en disant.

J'ai fait bouger cette bande de fainéants qui sont censés de nous défendre un jour...sans trop de succès, ce sont des bons à rien. Oui, j'ai vu Richard, Miranda m'a fait un discours. Et aussi oui, mon poste de chef de la Milice me plait...même si on revient à la première question...mais enfin...

Excuse-moi, je ne veux pas t’ennuyer avec mes questions, par contre j’ai une idée, pour tes affaires c’est moi qui irai les chercher, ce n’est pas le moment que tu fasses de mauvaises rencontres, enfin tu me comprends.

Nouveau sourire conciliant.

Tu ne m'ennuies pas, si tu le faisais je te l'aurais déjà dit, crois moi. Merci de te préoccuper de mes affaires...

Par contre il est déjà tard alors j’irai demain matin à la première heure.

Je voulais te dire de ne pas te faire de la bile pour moi...j'irai les chercher moi même, ne t'en fais pas, je ne pense pas tordre le cou de Louis Après tout, il a le droit de faire ce qu'il voudra avec Hélène ou avec le même diable, si ça le tente.

Elle servit le repas. Achille passa un moment à examiner ce qu'il avait dans son assiette...c'était la première fois qu'il croisait une pomme de terre en salade...en fait une pomme de terre tout simplement. Tenant comte que l'illustre tubercule s'était donné à connaitre en Europe bien après la découverte de l'Amérique, il y avait peu de chances que le Grec en ai jamais mangé. Il goûta enfin et la trouva délicieuse, au grand soulagement de la jeune femme qui avait semblé un peu déconcertée face à son attitude d'investigateur au travail.

Je n'avais jamais mangé...ça! C'est très bon...

Cela provoqua encore plus de curiosité chez Julie.

Tu sais je connais ton histoire mais les livres ne racontent pas tout, alors parle-moi un peu plus de ta vie passée, je sais ce n’est pas facile, mais je voudrais avoir plus de détails si cela ne te gène pas bien sûr ?

Il finit sa salade et la regarda, assez sérieux.

Plus de détails? Comme quoi par exemple? Combien de batailles j'ai livrées? Combien d'ennemis j'ai vaincu?...Non, je parie que tout ça apparait dans les livres...j'en ai feuilleté quelques uns, ils donnent des détails sur moi que je méconnais moi même...Comme quoi, les siècles passant, on prend , on ajoute, on invente...Ma vie n'a été qu'une suite de guerres et beaucoup de sang, j'ai eu plus d'ennemis que d'amis et peu de temps pour autre chose que tuer et me défendre. Et ce mythe stupide de mon immortalité...ce n'est pas la fichue flèche au talon qui m'a tué mais celle à la jambe, elle a coupé court une artère et j'ai perdu mon sang en quelques minutes...Mort comme n'importe quel homme...ce qui est étonnant est que je ne sois pas mort avant...ça a été rapide, logique...on ne s'attend pas qu'un guerrier meure de vieux dans son lit...en plus, quelle gloire tirerait on de ça, à moins d'être devenu philosophe en attendant...mais crois moi, j'en ai pas la patience!

Il rit de bon cœur en voyant son expression déçue.

Que voulais tu entendre, fille du XXIème siècle? Qu'en mourant j'ai entendu les harpes des Muses? Pas du tout, il y avait un boucan de tous les diables, Troie était en flammes et personne n'a fait attention à moi...je suis mort seul...et me suis réveillé ,nu comme un ver, sur la berge de la rivière...quatre mille ans plus tard.

Il n'y avait aucun chagrin, aucune rage dans ses mots, un peu d'ironie peut être et la simplissime acceptation d'être là, quarante siècles plus tard , d'avoir mangé de la salade de pommes de terre en parlant avec une femme charmante qui aimait ses cheveux...

Mais et toi, Julie?...Tu me poses beaucoup de questions et je n'en fais aucune...raconte moi un peu de ta vie. Je ne sais absolument rien sur toi...Comment es tu arrivée ici, par exemple? Que faisais tu...dans ton passé?

C’est vrai que Julie se sentait un peu nerveuse, la dernière fois qu’elle avait vécu avec un homme, il l’avait laissé choir et elle ne voulait pas que ça recommence, de toute façon pour le moment elle vivait au jour le jour et ne se préoccupait de rien, sauf du beau blond. Elle voulait l’aider et il ne refusa pas, il appréciait même qu’on s’occupe de lui ainsi.
Pendant le repas, elle le vit regarder avec attention une pomme de terre, ça devait être la première fois qu’il en mangeait et aimait beaucoup, du moins c’est qu’il lui dit. Pendant tout le repas elle l’interrogea sur sa vie passé, il lui raconta ses batailles et qu’il avait passé sa vie sur les sentiers de la guerre, mais ce que retient la jeune femme c’est ce qu’il dit sur son immortalité :

Et ce mythe stupide de mon immortalité...ce n'est pas la fichue flèche au talon qui m'a tué mais celle à la jambe, elle a coupé court une artère et j'ai perdu mon sang en quelques minutes...Mort comme n'importe quel homme...ce qui est étonnant est que je ne sois pas mort avant...ça a été rapide, logique...on ne s'attend pas qu'un guerrier meure de vieux dans son lit...

L’expression du visage de Julie voulait tout dire, alors il n’était pas un Dieu immortel, il n’était qu’un homme comme les autres et avait gouté à la mort. Quelle tragédie, il dut voir son air un peu triste car il éclata de rire et dit :

Que voulais tu entendre, fille du XXIème siècle? Qu'en mourant j'ai entendu les harpes des Muses? Pas du tout, il y avait un boucan de tous les diables, Troie était en flammes et personne n'a fait attention à moi...je suis mort seul...et me suis réveillé ,nu comme un ver, sur la berge de la rivière...quatre mille ans plus tard.

Tu vois ça je ne le savais pas et je pense que le mythe de ton immortalité a été écrit pour que tout le monde sache que tu était un héros, par contre je suis vraiment navré que la mort soit venu te prendre ainsi, seul et sans personne que se préoccupe de toi…. Donc tu n’as rien vu du tout ? Pas de lumière brillante ou même un ange venu du ciel ?

Réfléchissant un peu elle se demanda vraiment si il y avait bien un dieu là-haut, mais elle fut quand même ravi que le jeune homme soit revenu sur Terre plusieurs siècle plus tard et qu’elle ai put le rencontrer. Se regardant mutuellement ils finirent leur repas et Achille posa également des questions à la demoiselle, il avait raison de vouloir lui aussi en savoir plus sur elle.

Mais et toi, Julie?...Tu me poses beaucoup de questions et je n'en fais aucune...raconte moi un peu de ta vie. Je ne sais absolument rien sur toi...Comment es tu arrivée ici, par exemple? Que faisais tu...dans ton passé?

A son tour de répondre, elle s’enfonça dans sa chaise tout en regardant le jeune homme et commença à répondre spontanément.

Ma vie n’est pas aussi excitante que la tienne, je suis fille unique, mes parents sont tout les deux avocat, j’ai trente ans et célibataire enfin ça tu le sais….. Je suis une simple femme qui aide les gens….. Enfin d’une certaine manière, j’évite que les guerres éclates entre deux camps.

Achille affichait un air perplexe, il ne comprenait pas ce qu’elle disait, alors elle se reprit.

Je veux dire que je suis avocate, comment t’expliquer ? Avant quand quelqu’un se faisait condamné à tel ou tel crime, il devait se défendre lui-même, mais à présent c’est moi qui défend cette personne. Un exemple….. Tu es accuser de crime, mais tu n’a rien fait alors tu demande l’aide d’un avocat, moi, qui sera là pour te défendre et donc mon travail consiste à te libérer et prouver que tu es innocent…. C’est un exemple, mais il y a des litige plus minime, comme le vol d’un objet ou un divorce, mais le procédé et toujours le même.

Sur la question de comment elle est arrivée sur ces îles elle faillit s’étrangler, ce n’était pas facile pour elle d’y repenser mais elle ne voulait rien cacher au jeune homme.

Tu voulais aussi savoir comment j’ai atterrit ici, et c’est assez simple….. Je devait me marier, mais l’homme en question n’est jamais venu à l’église et j’ai juste eu un mot de sa part en disant qu’il ne voulait plus se marier avec moi et qu’il avait rencontré une autre femme, qu’il partait avec elle, donc au lieu de m’apitoyer sur mon sort j’ai prit quand même le bateau , qui a sombré non loin d’ici, ça aurait du être notre voyage de noce, mais je suis monté à bord seule….. Et me voilà…

Julie n’avait pas les larmes aux yeux comme à chaque fois qu’elle parlait de son ex fiancé, non là elle se sentait soulagée, c’était même bizarre, peut-être que la présence d’un autre homme dans sa vie avait fait partir le chagrin qu’elle avait. Se levant enfin de sa chaise elle fit quelques pas dans la pièce prenant soin en passant d’admirer le beau blond. Il y a quelques temps, lorsqu’elle avait débarqué sur cette île elle aurait voulu mourir et s’était demandé pour quoi Dieu l’avait épargner, mais à présent elle savait pourquoi elle n’avait pas périt, c’était parce qu’elle devait rencontrer un être extraordinaire, un homme fantastique, Achille.

Dans le passé, Achille ne s'était jamais donné de temps pour bavarder avec une femme. Il n'aurait pas eu grande chose à dire. Avec Julie, c'était différent. Bien sûr, le cours des siècles avait bien fait les choses. Dans ce présent inespéré où il se trouvait, les femmes étaient loin d'être des douces créatures soumises et obéissantes. Il n'avait qu'à voir Julie et Miranda...

La jeune femme n'eut aucun inconvénient à parler de sa vie. Il l'écouta, sans l'interrompre, intéressé de découvrir d'autres facettes chez cette femme qui commençait à lui tenir à cœur. S'il avait bien compris, elle avait la même profession que ses parents...il aurait voulu savoir quel genre de relation il existait entre eux mais Julie passa rapidement sur le thème, comme si cela n'avait pas grande importance, par contre il y eut quelque chose qui attira son attention:

Je suis une simple femme qui aide les gens…Enfin d’une certaine manière, j’évite que les guerres éclatent entre deux camps.

Qu'une fille comme elle parle de guerre, le fit tiquer.

Des guerres? Quelle sorte de guerre?

Il l'imaginait mal prenant part à un conflit armé quelconque, elle n'avait vraiment pas l'air d'une guerrière. Avec un sourire patient, elle reprit ses explications.

Je veux dire que je suis avocate, comment t’expliquer ? Avant quand quelqu’un se faisait condamner pour tel ou tel crime, il devait se défendre lui-même, mais à présent c’est moi qui défend cette personne.

Ça commençait à avoir plus de sens pour lui...même s'il se voyait mal en se laissant défendre par une femme...mais évidemment c'était une simple question d'opinion. Il faudrait qu'il essaye de s'adapter un peu plus à cette façon de penser...Pas à dire, le monde avait bel et bien changé depuis le temps.

Arrivé le moment de raconter le comment et pourquoi de sa présence sur l'île, il devina une certaine gêne et aussi une douloureuse mélancolie.

Tu n'as pas à parler de cela, pas si ça ravive des mauvais souvenirs.

Avec un petit sourire chagrin, elle insista pourtant à continuer sa narration:

Je devais me marier, mais l’homme en question n’est jamais venu à l’église et j’ai juste eu un mot de sa part en disant qu’il ne voulait plus se marier avec moi et qu’il avait rencontré une autre femme, qu’il partait avec elle, donc au lieu de m’apitoyer sur mon sort j’ai pris quand même le bateau , qui a sombré non loin d’ici, ça aurait du être notre voyage de noces, mais je suis montée à bord seule….. Et me voilà…

Une histoire comme n'importe quelle autre...mais c'était son histoire à elle et même sans la voir, les larmes aux yeux, Achille sut que cela lui faisait encore du mal. Après tout que l'homme qu'elle avait aimé la laisse plantée le jour de leurs noces n'était pas du tout réjouissant même si elle semblait s'en être remise...

Je suis désolé, Julie...je n'aurais pas dû poser ces questions...

Il finit par se lever et la rejoindre près de la fenêtre. Que faire d'autre que la prendre dans ses bras? Il agissait plus par instinct que par autre chose, son caractère se prêtait mal à jouer les confesseurs et encore à réconforter les âmes mais Julie semblait s'en moquer vertement, de ses piètres talents.

Un baiser plus tard et en fait elle semblait avoir relégué ses chagrins à l'oubli et lui n'importe quelle autre curiosité sur les temps modernes...après tout, il y a des choses qui ne changent jamais!

Après avoir dévoilé son passé, Julie se leva et arpenta le salon, elle devait oublier le passé, le présent était plus important et vivre au jour le jour était la meilleur des façons d’oublier.

Je suis désolé, Julie...je n'aurais pas dû poser ces questions...

La jeune femme se tourna vers Achille, au non, elle ne lui en voulait pas d’avoir posé toutes ces questions au contraire ça lui faisait du bien de parler à quelqu’un de ce qui lui était arrivée. Le beau blond s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, il était vraiment très gentil avec elle et ne voulait sans doute pas la voir pleurer. Après un baiser enflammé, elle leva les yeux vers lui.

Ne t’inquiètes pas, ça va et puis le passé est ce qu’il est, on ne peut pas le changer….. Tout ce qui compte à mes yeux pour le moment c’est e présent et je me sens très bien dans tes bras…..

Posant la tête sur l’épaule du jeune homme, elle se laissa aller à rêver…. Une vie ici en sa compagnie avec des enfants qui cris dans tout les coins de la maison….. Il fallait qu’elle revienne sur terre pour l’instant ils passaient de bons moments ensemble et elle ne voulait surtout pas l’effrayer, et puis avec ce qu’elle avait vécu, elle ne voulait pas encore souffrir….

Tout en restant dans les bras d’Achille elle avança doucement vers la chambre, elle avait besoin de réconfort et il savait comment le lui procurer de maitresse façon.

Julie se leva avec un sourire aux lèvres et les yeux brillant, même si le beau Grec avait plusieurs siècle, c’était vraiment un amant formidable, elle alla préparer le petit déjeuner et avec le plateau dans les mains rejoignit Achille dans la chambre, il dormait comme un bébé. Posant les victuailles au pied du lit, elle s’approcha du jeune homme et lui déposa un baiser sur le front.

Bonjour….. Tu as faim ? J’ai préparer un petit encas….

Voulant se relever elle fut attirer dans les bras musclés d’Achille, qui lui fit un baiser fougueux sur les lèvres. Relâchant enfin leur étreinte, elle se déplaça vers le pied du lit pour récupérer le plateau, le mettant sur les genoux du blond, elle s’installa à ses côtés.

Tu as besoin de reprendre des forces…. Et une longue journée nous attends tous les deux. Si tu veux je pourrai venir avec toi chercher tes affaires chez Richard…… Bon je vais te laisser déjeuner tranquillement, je vais aller prendre une douche à tout de suite….

Un baiser plus tard et la voilà qui partait vers la salle de bain. Une fois complètement déshabillée, elle entra sous le jet brulant d’eau, une vapeur inondait la pièce, c’est à peine si on pouvait voir si il y avait quelqu’un…