Triste et désapointée [Ou]

Julie était dans sa cabine en train de pleurer toutes les larmes de son corps, son fiancé l'avait laissée choir devant l'église en lui laissant un mot, il disait qu'il voulait faire sa vie avec sa maîtresse et la fille qu'ils avaient eue ensemble, il la quittait comme ça.
La jeune avocate n'avait rien remarqué, ça faisait plus de trois ans qu'ils étaient amoureux et du jour au lendemain elle se retrouvait seule, comment avait-elle pu tomber sous le charme de cet homme.
Sur les conseils d'une amie, elle partit quand même en voyage mais ça devait être leur voyage de noces, alors elle se sentait encore plus mal, seule dans la suite nuptiale, les membres de l'équipage avaient eu vent de son histoire et venaient souvent la voir pour la réconforter, mais rien ne pouvait lui remonter le moral.

Julie entendit des bruits dans le couloir et sortit de la cabine pour voir ce qui se passait, tout le monde étaient agité, en écoutant de plus près les dialogues elle apprit qu'une tempête se levait et fonçait droit sur le Mérédith II.
La tempête fut d'une violence incroyable, le bateau partait dans tous les sens la jeune femme s'agrippa du mieux qu'elle pouvait pour ne pas tomber à l'eau et se noyer.

En ouvrant les yeux elle se sentit mal, elle avait des contusions un peu partout sur le corps et se rendit compte qu'elle ne se trouvait plus à bord du bateau mais sur une plage, où avaient-ils échoué ? Julie se leva à grande peine et scruta les alentours, plusieurs personnes étaient couchés sur le sable chaud, certains indemne et d'autre baignant dans leur sang, c'était horrible.

La jeune avocate vit un bateau à moteur approcher, avec les survivants elle monta dessus et la jeune femme qui le dirigeait était une habitante du île voisine, Océana, elle les mena sur son île, là où il y avait des habitants.
Arrivés à destination Julie, descendit du petit bateau et alla s'assoir sur la plage, des larmes coulèrent sur son visage, pourquoi tout ce qu'elle faisait dans sa vie tournait en catastrophe ? D'abord la mort de ses parents lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, ensuite son fiancé qui la quitte et pour couronner le tout le Mérédith II pris dans une tempête.
Qu'avait -elle fait au bon dieu pour être punie de la sorte ?

Une voix la fit sursauter et sortir de ses pensées, elle avait toujours de grosses larmes qui coulaient sur son doux visage.

Il en avait trop vu et trop entendu. Owen était à plat. Tout s’était déroulé si vite qu’il en perdait les pédales. De quoi souffraient les malades, il était incapable de le dire.
Ce n’était pas faute d’avoir essayé de trouver mais deux nuits d’insomnies complètes, sans Océana, l’avaient rendu quasi marteau. Il avait quitté précipitamment le pavillon médical afin de s’oxygéner les poumons et tenter de rassembler ses idées.
Il erra telle une âme en peine pour tomber sur une demoiselle entrevue sur le canot d’Océana.

* M****e, elle pleure ! *

Lui aussi aurait bien versé des larmes de dépits mais il jugea de bon ton de taire ses atermoiements. Il s’assit près d’elle et dit :

On s’est vu sur le canot. Je suis Jess Owen au cas où tu aurais oublié. Faut pas pleurer, ça sert à rien. Nous sommes tous au même bain… Il se passe ici des choses…. Innommables.

D’un geste affectueux, cherchant autant de réconfort que n’en désirant donner, ; il entoura les épaules de la jeune femme.

Laisse-toi aller, va! On en est tous au même point.

On s’est vu sur le canot. Je suis Jess Owen au cas où tu aurais oublié. Faut pas pleurer, ça sert à rien. Nous sommes tous au même bain… Il se passe ici des choses…. Innommables.

C'était bien la voix d'un homme que Julie avait entendu, il s'assit à côté d'elle et un moment plus tard il avait passé son bras autour des épaules de la jeune avocate. Elle parla d'une voix étranglée.

Oui je me souvient de toi...... Tu es médecin..... Je sais bien qu'il ne faut pas pleurer...... Mais je n'y peut rien.... De vieux souvenirs.......

Laisse-toi aller, va! On en est tous au même point.

Les joues striées de larmes, Julie pleurait de plus en plus. Le cauchemar qu'elle venait de vivre n'était sûrement pas fini, il aurait mieux valu qu'elle périsse dans cette tempête au moins elle ne serait pas là à pleurer contre le torse d'un homme qu'elle connaissait à peine.
Il fallait se ressaisir vite sinon elle entrerait dans une dépression nerveuse et elle savait que ses parents ne voudraient pas la voir ainsi se morfondre et se laisser aller de la sorte.

La jeune femme essuya ses larmes avec rage et regarda le jeune médecin dans les yeux :

Merci de m'avoir laissé évacuer ma peine sur ton épaule, ça fait du bien de se sentir soutenue, je n'ai pas eu une vie très facile......

Merci de m'avoir laissé évacuer ma peine sur ton épaule, ça fait du bien de se sentir soutenue, je n'ai pas eu une vie très facile......

Lui non plus ne l’avait pas eue facile. Il s’abstint de commentaires la laissant effacer des larmes qu’il aurait bien déversées avec elle.

Pas d’atermoiements, s’il te plaît, soupira-t-il. Je ne sais pas où nous sommes ni ce que l’on nous veut ici. J’ai eu la chance de tomber deux soirs sur Océana qui devrait en savoir plus long sur ce qui se trame dans ce monde. Elle et moi… c’est fusionnel, si tu comprends. Mais ce que j’ai vu à l’infirmerie me dépasse complètement.

Il la vit arrondir les yeux et s’empressa de changer de sujet :

Le champignon, tu l’as testé ? Moi j’ai essayé. J’ai demandé un kit médical complet, je n’ai reçu qu’une seringue vide. Plusieurs sont partis en exploration car ce champignon est de plus en plus défectueux, selon eux.

Owen était vanné. Ses quelques heures de sommeil puis les découvertes aberrantes au chalet médical le sciaient complètement. Il voulait remonter le moral de la jeune femme et découvrait que lui aussi avait grand besoin d’un coup de pouce.

On devrait peut-être faire comme les autres ? Aller quémander de la nourriture au champignon ? J’avoue que ça ne me tente pas.

Une idée lui vint, après tout pourquoi pas ?

Et si l’on se mettait en chasse ? Un oiseau, un poisson ? ça te dit ?

Bon dieu qu’elle dise oui ! Owen avait besoin d’un exutoire à son stress

Julie vit que Jess était aussi sur le point de pleurer mais il ne le montra pas, il ajouta ensuite :

Pas d’atermoiements, s’il te plaît. Je ne sais pas où nous sommes ni ce que l’on nous veut ici. J’ai eu la chance de tomber deux soirs sur Océana qui devrait en savoir plus long sur ce qui se trame dans ce monde. Elle et moi… c’est fusionnel, si tu comprends. Mais ce que j’ai vu à l’infirmerie me dépasse complètement.

Comment un médecin aussi brillant que lui ignore totalement ce que les personnes sur cette île avaient, c'était stupéfiant, elle le regarda avec de grands yeux ronds, elle ouvrit la bouche pour parler mais le jeune homme changea de sujet, c'était peut-être mieux ainsi, il avait déjà assez de soucies ce n'était pas la peine que la jeune femme en rajoute.

Le champignon, tu l’as testé ? Moi j’ai essayé. J’ai demandé un kit médical complet, je n’ai reçu qu’une seringue vide. Plusieurs sont partis en exploration car ce champignon est de plus en plus défectueux, selon eux. On devrait peut-être faire comme les autres ? Aller quémander de la nourriture au champignon ? J’avoue que ça ne me tente pas.

Pour tout te dire je n'ai pas encore essayé le champignon et comme toi ça ne me tente pas beaucoup, je préfère encore me nourrir de racine ou d'insectes que de demander de la nourriture à cette chose, je ne veux pas finir empoisonnée.

Au moins Jess lui avait fait penser à autre chose qu'à ses malheurs, à vrai dire cette île l'intriguait, que se passait-il ? Combien de temps resteraient-ils ici ? Julie n'en savait rien mais pour la première fois depuis le naufrage, elle se sentait bien dans sa peau. Jess lui proposa ensuite d'aller avec lui à la chasse, pourquoi pas ! Il fallait bien manger de toute façon.
Avec un sourire charmeur, elle se leva doucement et tendit la main au jeune homme :

Aller, viens nous devons trouver de la nourriture, si nous ne pouvons pas repartir de cette île il faut bien qu'on apprenne à pêcher ou même chasser !!

Julie avait évacué toute sa peine et la joie de pouvoir faire quelque chose lui donnait l'impression de ne pas être morte !!

Elle acceptait ! Owen sentit une bouffée d’énergie l’envahir. Pourtant sa remarque :

je préfère encore me nourrir de racine ou d'insectes que de demander de la nourriture à cette chose, je ne veux pas finir empoisonnée.

Le marqua beaucoup. Et si ce champignon… Mais une autre préoccupation plus ludique le dérida.
Il prit la main de Julie, sans arrière-pensée, et l’entraîna joyeusement vers le rivage.
Cet intermède était le bienvenu. Tous ces événements accélérés le sciaient littéralement. Un peu de distraction le comblait. En courant, comme des gosses à la foire, ils arrivèrent au bord de cette mer d’un bleu hallucinant.
Apprendre à pêcher avait-elle dit ? Owen savait ça par de nombreuses excursions… à la rivière du coin où il passa sa jeunesse. La mer… oups. Autant que faire ce peut, il arracha un de ces hauts roseaux ( ou similaires) en bordure et, de son canif, le tailla assez habilement. Le tout était de pénétrer dans les flots et d’essayer d’apercevoir un poisson. La vue que possédait Jess était loin d’être celle d’un aigle. Ses lunettes, si précieuses, demeuraient quelque part à bord du Méredith II. Il plissa les yeux afin de mieux se concentrer. Son javelot improvisé rata lamentablement sa cible. Pestant, il s’acharna. Plouf, plouf, encore deux coups inutiles dans l’eau. Que Julie rigole dans son dos ne l’énerva pas, il persévéra. Le quatrième lancé fut le bon, il embrocha un superbe animal qu’il qualifia de daurade quoique la ressemblance laissât à désirer.
Peu importait. Ils disposaient d’un grosse prise prête à frire.
Pour allumer un feu, les jeunes gens ramassèrent des bois morts pelés depuis longtemps par les éléments. Ils étaient légions, ils n’eurent qu’à se baisser pour les amasser dans ce qui fut bientôt une belle flambée. Le poisson éviscéré grâce à un coquillage coupant fut transpercé d’un autre « bambou » et placé sur les braises. Les contemplant rêveusement, Jess s’interrogea à haute voix :

Ce que tu as dit sur une possibilité d’empoisonnement par le champignon me tracasse beaucoup. Ce serait terrible si c’était vrai. Mais tous ne sont pas atteints alors qu’ils ont mangé quasi la même chose. Y aurait-il une… sélection ?

Le problème était de taille. Il n’osa cependant pas l’informer des « disparitions » subites des décédés.
Le poisson grillait à son rythme, il était en charmante compagnie, Jess se détendit en s’allongeant sur le sable sec.

Julie courut au côté de Jess, vers la mer pour pêcher un ou deux poissons. Pour elle c'était très dur de faire ça, élevée par sa soeur, la jeune femme n'avait jamais été en vacances. Voilà qu'elle déprimait à nouveau, mais lorsqu'elle leva les yeux sur le jeune homme qui avait fabriqué une lance avec des morceaux de bambous, elle se mit à rire de bon coeur, il essayait de viser les poissons mais rata lamentablement sa cible, c'était vraiment à mourir de rire....
Puis à la quatrième tentative, Jess réussit son lancé et attrapa un bon gros poisson, mais Julie ne pouvait plus se retenir, des larmes roulèrent de ses paupières jusqu'à ses joues, ça faisait longtemps, trop longtemps qu'elle n'avait pas rit ainsi, c'était si bon.
Toujours dans un état euphorique, la jeune avocate ramassa quelques morceaux de bois pour entretenir le feu que Jess avait réussit à allumer avant.
Pendant que le poisson, vidé de ses boyaux, cuisait doucement le jeune médecin parla :

Ce que tu as dit sur une possibilité d’empoisonnement par le champignon me tracasse beaucoup. Ce serait terrible si c’était vrai. Mais tous ne sont pas atteints alors qu’ils ont mangé quasi la même chose. Y aurait-il une… sélection ?

Je ne peux pas répondre à ta question, car j'ignore tout de cette île, un peu comme chacun d'entre nous. J'ai aussi une drôle de sensation, un peu comme si quelqu'un nos observait en permanence, c'est bizarre, à moins que je déraille et que je sois aussi malade, tu ne penses pas ?

Depuis que Julie était arrivé sur cette île, elle se sentait toute drôle, d'abord une peine immense avait emplie son coeur et quelques instant plus tôt c'était de la joie, était-ce dut à l'endroit ou ils se trouvaient ou dut juste à elle même ?
De toute façon pour le moment il n'y avait pas grand chose à faire, aider les gens malades, se nourrir et surtout survivre, sur cette terre inconnue.

Le poisson était à présent cuit, et les deux jeunes gens se régalèrent, il manquait quand même quelque chose, à boire, ils n'allaient tout de même pas boire l'eau de la mer....

J'ai une question ! que boit-on ?

Elle était marrante, cette fille triste, finalement. Il est vrai que Jess pouvait être un pitre fini sans le vouloir. Ses efforts à la pèche l’avaient mise de bonne humeur semblait-il. Le poisson s’avéra goûteux malgré le manque d’épices mais ce que goûtait Jess était surtout un moment d’accalmie dans la folie éprouvée depuis son arrivée sur Bêta.
Cette demoiselle ne faisait pas de chichis. Elle avait avalé sa pitance sans rechigner comme si elle avait l’habitude des situations tordues. Owen se surprit à sourire lorsqu’elle dit :

Je ne peux pas répondre à ta question, car j'ignore tout de cette île, un peu comme chacun d'entre nous. J'ai aussi une drôle de sensation, un peu comme si quelqu'un nos observait en permanence, c'est bizarre, à moins que je déraille et que je sois aussi malade, tu ne penses pas ?

Elle aussi sentait cela ? Intéressant. N’empêche que Jess se tracassait sur le champignon ce qui effaça son sourire.

Je ne sais pas du tout ce qui se passe ici mais, je t’assure, ce n’est pas… banal.
Puis vint la question sur la boisson. Décidément Miss Julie était très méfiante. Là, le médecin pouffa :

S’il n’y a que ça qui te préoccupe, regarde l’artiste !

D’un bond souple, il se redressa et avisa le premier palmier à portée. Il estima sa trajectoire, visualisa ses prises puis s’élança. Il cavala gaillardement sur le tronc offert, gagna la stipe feuillue qu’il entreprit de dépouiller grâce à son canif. De belles noix charnues tombèrent au pied de la jeune femme.
Alerte, Jess fit machine arrière. Une fois sur le sable, il attrapa un fruit qu’il décalotta aussitôt pour le tendre à sa compagne avant d’en saisir un pour lui-même. A longs traits, il but le « lait » rafraîchissant constatant avec plaisir que Julie avait l’air d’apprécier.
Étanchée la soif, restaient les questions en suspends.
Un peu embarrassé, Jess osa :

Ce que l’on disait sur le bateau est-il vrai ? Tu serais en voyage de noces sans… époux ?

C’était maladroit mais Owen n’était pas réputé pour sa diplomatie. Trop direct, il ne fut pas sans remarquer qu’il venait de toucher un point sensible. Aussi embraya-t-il sur autre chose :

Tu as aussi l’impression que l’on nous observe ? Nous sommes au moins deux à sentir ça. Je n’ose pas te parler de ce que je viens de vivre. C’est… fou, il n’y a pas d’autres mots.

Julie s'inquiétait de ce qu'ils allaient boire, c'était peut-être bête de poser une telle question, mais après avoir mangé u bon poisson, une boisson rafraîchissante serait la bienvenue, Jess rigola un peu à cette question, la jeune femme le regarda se lever, et se diriger vers le premier palmier située non loin d'elle.
Elle le vit secouer le palmier et plusieurs noix de coco atterrirent sur le sable chaud, c'était aussi simple que ça, Julie se serait bien frappé la tête tellement se sentait gêné de cette situation, elle n'avait pas pensé du tout à ces fruits si bon, qui abritait du"lait", Jess lui tendit la noix percé et elle bu pratiquement tout son contenue d'un trait, c'était délicieusement bon.

Tout avait l'air si simple pour le jeune médecin, elle l'avocate n'avait jamais fait d'excursion dans la nature et n'avait jamais dut se débrouiller par elle même pour trouver de quoi boire et manger.
Julie s'allongea sur le sable chaud, elle ferma les yeux en essayant de ne penser à rien, sa tristesse était encore grande, mais Jess à l'instant même ou elle commençait à se sentir mieux, Jess prit la parole :

Ce que l’on disait sur le bateau est-il vrai ? Tu serais en voyage de noces sans… époux ?

Oh, mon Dieu, voilà lui aussi connaissait alors son histoire, du moins une infime partie, c'était encore plus dur de l'entendre ainsi, Julie se redressa et fit face au jeune homme.

-Oui, c'est vrai, je suis en voyage de noce...... Sans époux, il m'a laissé choir devant le prêtre, le jour du mariage, c'était horrible, j'essaye d'oublier, mais j'ai encore du mal.

Quelques larmes jaillirent sur les joues rouge de la jeune avocate, mais elles ne restèrent pas bien longtemps, car Julie les essuya rapidement. Jess parla ensuite de ce qu'il ressentait sur cette île.

Tu as aussi l’impression que l’on nous observe ? Nous sommes au moins deux à sentir ça. Je n’ose pas te parler de ce que je viens de vivre. C’est… fou, il n’y a pas d’autres mots.

-Que viens-tu de vivre ? C'est si horrible que ça ici ? Je me demande bien comment nous avons fait pour échouer sur ces îles c'est incroyable.

La demoiselle avait vidé le lait de coco quasi d’un trait. Jess avait bien remarqué la tristesse de sa compagne et maudissait sa curiosité déplacée.
Elle se demandait comment ils étaient arrivés là et ce que lui avait vécu de si extraordinaire…
A vrai dire il doutait encore de ce qu’il avait vu. Heureusement d’autres avaient été témoins du phénomène, sinon il aurait cru rêver. Il ne savait pas trop par où commencer son récit.

Ces lieux sont plus que bizarres. Déjà Océana… elle a un don de prémonition. Sans cela, elle ne nous aurait pas récupérés sur Alpha, pas si vite en tout cas. Je ne pensais pas que de telles choses existaient, pourtant…

Il lui narra ( pas dans les détails) sont court séjour souterrain en compagnie de la biologiste.

En fouillant dans un tas de vieilleries j’ai découvert un carnet, une sorte de journal intime vieux d’un siècle. Des passages manquent mais il semblerait que ces îles ont déjà été occupées par d’autres et qu’un passage… mènerait à un endroit assez… hostile.

Il évita soigneusement de parler des dinosaures et de l’avertissement d’Archibald.

Je viens de confier le carnet à un spécialiste, encore étudiant certes, en police scientifique. Il pourra peut-être le restaurer. Lui aussi a assisté à…

Elle allait le traiter de fou, tant pis.

Tu n’es pas sans savoir que nous avons une sorte d’épidémie en ce moment. Plusieurs habitants ont tous les mêmes symptômes. J’ai effectué des prélèvements et les analyses ne sont pas banales… Mais, le pire est que ces gens au bout du rouleau disparaissent sans laisser de traces. On les voit devenir comme transparent puis, pffft, plus rien.
Pierre, l’étudiant, a subi un phénomène similaire. La gamine qui était avec lui affirme que c’est lui qui a disparu, lui dit la même chose sur elle…Si tu comprends quelque chose, avertis-moi.

Abattu face à ces problèmes insolubles, Jess se laissa aller à un grand soupir.

Quelle bétise ! Se faire piquer par un serpent alors qu'elle s'appretait à partir en mission avec quelques nouveaux habitants. Depuis son arrivée sur l'île, ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait piquer mais elle avait senti un curieux picottement et pour plus de sécurité, avait préféré faire demi-tour.

En silence et avec un mal de tête affreux, Océana se dirigeait vers l'infirmerie pour voir Jess. Ces symptômes l'inquiétaient un peu. Jamais elle n'avait eu cela avant. A peine arrivée sur place, on lui fit part de l'absence de son compagnon, aussi partit-elle à sa recherche.

Après avoir fait le tour du village, elle se dirigea vers le bord de mer et l'aperçu en compagnon d'une autre rescapée. Son mal de tête empirait et un flash l'empêcha d'avancer plus. S'asseyant à même le sable, la jeune femme ferma les yeux et se laissa envahir par les images.

Au fur et à mesure que Jess parlait, Julie devint de plus en plus blanche c'était incroyable ce qui se passait dans cet endroit, il fallait trouver un moyen de partir de ces îles, sinon, ils y resteraient pour toujours, elle le sentait.
Jess avait trouvait un journal datant de plus d'un siècle s'était vraiment impossible, mais depuis que Julie était arrivée sur ces îles, tout le monde lui racontait des histoires folles, ce que le jeune homme lui dit ensuite, lui fit froid dans le dos :

Tu n’es pas sans savoir que nous avons une sorte d’épidémie en ce moment. Plusieurs habitants ont tous les mêmes symptômes. J’ai effectué des prélèvements et les analyses ne sont pas banales… Mais, le pire est que ces gens au bout du rouleau disparaissent sans laisser de traces. On les voit devenir comme transparent puis, pffft, plus rien.
Pierre, l’étudiant, a subi un phénomène similaire. La gamine qui était avec lui affirme que c’est lui qui a disparu, lui dit la même chose sur elle…Si tu comprends quelque chose, avertis-moi.

-Non...... C'est........C'est, je ne trouve pas le mot !

Julie se leva d'un bond et marcha de long en large sur la plage pour réfléchir à ce que Jess venait de lui apprendre, ça faisait beaucoup d'un coup, un léger mal de tête s'empara d'elle.
Regardant de ça de la, la jeune avocate remarqua quelque mètres plus loin Océana assise sur le sable, elle ne semblait pas aller très bien, Julie se tourna vers le jeune médecin :

-Regarde là-bas, c'est Océana, elle ne va pas très bien, je crois qu'elle a besoin d'aide.

Sans attendre le jeune homme, Julie courut vers la jeune femme.

Il savait que Julie encaisserait difficilement ce que lui-même jugeait inadmissible.
Tombés hors du paquebot le plus luxueux du monde, coincé sur une île déserte deux jours pour être rapatriés sur une autre île où on les regardait en chien de faïence… Ces disparitions, cette maladie… puis…

Regarde là-bas, c'est Océana, elle ne va pas très bien, je crois qu'elle a besoin d'aide.
Ce fut comme si son cœur ratait plusieurs battements. Elle était là, assise sur le sable et… passablement en mauvais état.
A la suite de Julie, il courut au chevet de son élue.

Océana ? Mais que se passe-t-il ? Tu devais être avec les autres en exploration. Seigneur, tu es brûlante.

Une main sur le front de la jeune femme l’avertit d’un état fébrile. Un œil averti lui désigna une cheville enflée. Mais le visage de son adorée témoignait autre chose :

* Elle a un flash…*

Fallait-il l’interrompre ou le laisser dominer sa compagne ?
Tiraillé Owen prit sur lui :

Je t’amène à l’hospice. Tu as été mordue. On doit soigner ça. Laisse-moi faire.

Délicatement, il la souleva dans ses bras. Elle était si légère. Presque au pas de course, il gagna le pavillon des soins, Julie les y suivit.

Du sérum anti-venin, on en a, j’espère ! gueula-t-il à l’infirmière tout en déposant son précieux fardeau sur une couche.

Le serpent ne devait pas être trop méchant ou Océana aurait déjà succombé. L’enflure gagnait malgré tout du terrain, un traitement d’urgence s’imposait.
Pas de garrot, ce serait pire. L’infirmière était accourue avec une perfusion qu’il piqua dans le bras d’Océana avant de masser doucement le membre blessé et ajouter un antalgique.

Ce n’est pas grave, déglutit-il nerveusement. Tu vas être soulagée. Repose-toi.

Il lui caressa les cheveux et lui embrassa doucement les lèvres avant de s’écarter.

Plongée dans des images des plus bizarres, Océana entendit vaguement des voix autour d'elle. D'abord celle d'une femme puis celle d'un homme qu'elle reconnue comme étant son Jess. Ce ne fut que quand elle se sentit soulever du sol qu'elle reprit vraiment pied dans la réalité. Sa cheville lui faisait un mal de chien et elle serrait les dents sans rien dire.

A moitié dans les vapes, elle comprit que Jess l'emmenait à l'infirmerie mais à peine déposer sur un des lits, la douleur lui parut plus forte. Elle sentit qu'on lui posait une perfusion puis une caresse, un baiser et la douce voix de son aimé la firent sourire avant de partir au pays des songes.

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Quelques heures plus tard, la jeune femme se reveilla et mit plusieurs minutes avant de comprendre là où elle était. Se redressant doucement, elle grimaça sous la douleur qui lui traversait encore la cheville. regardant autour d'elle, elle vit Jess occupé près d'un autre lit. En silence, elle le regarda en croisant les bras.

Julie regardait impuissante la jeune Océana étalé sur le sable chaud, elle n'allait vraiment pas bien du tout, heureusement que Jess lui était là, c'était un médecin qui connaissait ce genre de blessure. La cheville de la jeune femme était enflé et le jeune homme lui passa une main sur son front pour voir si elle n'avait pas de fièvre, quelques secondes plus tard il la porta dans ses bras marcha très vite vers le pavillon médicale où se trouvait déjà une infirmière après quelques cris il administra à Océana un sérum qui devait la soulager.

Julie avait regardé Jess avec attention, le visage en sueur, il faisait tout pour sauver Océana, c'était touchant de voir comment un homme pouvait aimer une femme comme ça, la jeune avocate ne se sentait pas à sa place, elle sortit du pavillon et marcha en direction de la plage, elle ne voulait pas déranger les deux amoureux.

Assise enfin sur le sable chaud, des nouvelles larmes glissèrent le long de ses joues, elle était encore fragile.
Voir deux personne s'aimer et surtout s'embrasser sous son nez lui donnait la nausée, elle pensait encore à son ex fiancé, mais à quoi bon penser à ça, de toute façon elle devait oublier.
Avec rage elle s'allongea sur le dos et ferme les yeux, le soleil tapait sur son corps, au moins elle aurait un beau bronzage.

Le temps fila vite pour Owen qui avait pas mal de boulot avec les « malades » Rien de plus frustrant que d’être un médecin incapable de diagnostiquer de quoi souffraient ses patients.
Julie abandonna le chalet médical sans même qu’il s’en aperçoive. Plusieurs fois, il retourna au chevet d’Océana qui dormait comme un ange. Son cas personnel serait vite résolu, c’est déjà ça. Vérifier les constantes des uns et des autres, changer les perfusions, tenter de percer le mystère de cette étrange parasite qui infectait les habitants l’occupa entièrement. Ce ne fut qu’avec la sensation qu’on le fixait intensément, qu’il se retourna et vit Océana qui le regardait, bras croisés assise sur son lit.
Aussitôt il abandonna sa tâche en cours auprès d’un patient pour s’empresser vers la jeune femme :

Tu vas bien, ma chérie ? Comment te sens-tu, dis-moi ?

Machinalement, les réflexes du praticien prenaient le dessus, il vérifia sa température et le pansement.

Tu auras encore mal une paire d’heures. D’ici ce soir, ça ira mieux. Au moins je saurai où tu vas passer cette nuit : ici ! Tu n’iras plus courir la campagne avant un bon moment. Raconte-moi comment c’est arrivé ? Tu m’avais juré d’être prudente. Les autres ont continué ?

Il se rendit compte qu’il la bombardait d’un peu trop de questions. Jess prit un verre qu’il emplit d’eau et le lui tendit ne pouvant s’empêcher d’ajouter :

Tu m’as semblé avoir une sorte de flash avant de t’évanouir. Qu’as-tu vu ?

Il s’assit sur le bord du lit, attendant qu’Océana lui narre ses aventures.

Quand Jess remarqua que Océana était réveillée, il se précipita vers elle et la bonbarda de question. La jeune femme sourit et accepta le verre d'eau qu'elle but avant de répondre aux questions.

On était dans le champs derrière l'église en train de se préparer quand le serpent m'a mordu. Je ne l'ai même pas vu arrivé. Je pense que j'étais trop occupée à réflechir pour ne rien oublier.

Le regardant s'asseoir sur le bord du lit, Océana grimaça légèrement en se souvenant des images.

Max est partit avec Sébastien, Miranda et Alysson mais d'après mon flash, Max a disparut et la mission s'avère plus difficile que prévue. J'espère qu'ils vont s'en sortir.

La voir un peu pâlotte mais souriante plut beaucoup à Jess qui ne put s’empêcher de passer une tendre main sur la chevelure dorée de celle qu’il aimait. Pourtant les propos d’Océana le troublèrent.

Max a disparu, selon toi ?

Tracassé il se redressa et se mit à arpenter la pièce entre le lit et le bureau. Se grattant le menton, il réfléchit tout haut !

Darken doit alors veiller sur les filles ? Pauvres d’elles, il m’a toujours semblé être un parfait inutile. Miranda ne vaut guère mieux, quant à Rockwell elle est bien jeune pour avoir du plomb dans la tête. Quel trio ! Nous aurons de la chance si nous les revoyons un jour et… intacts.

Il n’appréciait pas, alors pas du tout l’évolution de la situation. Au moins, on n’amenait plus de malades c’était déjà ça de gagné mais il en avait « perdu » cinq !
Revenant près de la jeune femme, il s’assit à nouveau au bord du lit et lui prit les mains :

Il se passe ici des choses très étranges ma chérie. De mes yeux j’ai vu un « malade » s’évaporer. C’était hallucinant.
Et, comble de tout, le champignon est devenu fou. Il avait déjà des défaillances, maintenant, il nous prive de tout… pire, il reprend ce qu’il a donné.

Réconfortant, iIl tapota la dextre d’Océana qui paraissait soufflée par la nouvelle passablement extraordinaire.

Le chalet médical tient le coup ! A part une ou deux babioles, nous n’avons pas perdu grand-chose mais certains chalets, les plus anciens aménagés, se vident progressivement. Je ne suis pas un croyant convaincu seulement si Dieu existe, il ferait bien de nous éclairer. Tu vas voir que l’on va en venir à des rites païens ! Les habitants vont devoir faire des offrandes à ce machin, comme dans le temps.

En lui-même Owen trembla. Pourvu qu’aucun n’ait l’idée saugrenue de penser à des sacrifices humains.
Il s'aperçut enfin de l'absence de Julie. Pauvre fille, il fallait qu'il aille s'enquérir d'elle.

Ne bouge pas encore. Je vais voir où est passée la jeune femme qui m'a aidé à te ramener * et que j'ai complètement oubliée*